jeudi 11 février 2016

François Andriot n'est plus

Sa famille a informé, mercredi 10 février 2016 au soir, Le Journal de la Haute-Marne du décès de François Andriot, l'un des derniers vétérans du fameux Commando Kieffer qui a débarqué en Normandie le 6 juin 1944. Né à Chaumont en 1921, François Andriot, fils d'imprimeur, avait quitté le chef-lieu haut-marnais en 1942 pour rejoindre la France libre, avec son camarade Charles Husson. Ayant été internés en Espagne, ils se sont engagés, pour l'un dans les fusiliers-marins de la France libre, pour le second dans les parachutistes du Spécial air service (Charles Husson devait mourir pour la France en Bretagne). François Andriot a donc fait partie, comme Jacques Senée (qui résidait alors à Troyes et dont la belle-famille était haut-marnaise) et Paul Lardenois (qui vivra en Haute-Marne après la guerre), des 177 Français ayant pris pied, sous le feu ennemi, sur la plage de Ouistreham. Après le conflit, François Andriot s'est établi en Grande-Bretagne, d'où était originaire son épouse. Il gardait des liens étroits avec son département de naissance, notamment comme membre bienfaiteur du club Mémoires 52. Son témoignage sur le débarquement de Normandie a d'ailleurs été reproduit à plusieurs reprises dans les publications de l'association. Nous avions eu le privilège de le rencontrer à Ouistreham, en 2004, à l'occasion de la remise de sa Légion d'honneur. Affaibli depuis plusieurs années, François Andriot est décédé cette semaine en Angleterre dans sa 95e année. A la famille de ce vétéran, aussi modeste qu'héroïque, le club Mémoires 52 adresse ses plus sincères condoléances.

samedi 6 février 2016

"La Marseillaise" et la Haute-Marne

Fameux tableau signé Pils, où figure le Haut-Marnais Gloutier. Le Président de la République, François Hollande, a souhaité faire de 2016 l'année de La Marseillaise. L'occasion de rappeler les liens très étroits existant entre l'hymne national et la Haute-Marne. Le 25 avril 1792, un capitaine franc-comtois, Rouget de Lisle, entonne, pour la première fois, ce qui s'appelle alors le «Chant de guerre de l'armée du Rhin». La scène se passe dans le salon du maire de Strasbourg, Philippe-Frédéric de Dietrich. Une famille qui, à plusieurs reprises, croisera le chemin de la Haute-Marne et des Haut-Marnais. Notons d'abord que l'édile avait deux fils (dont Fritz) dont le précepteur, depuis 1787, était un Haut-Marnais, Alexis Gloutier, né à Ninville en 1758. Il semble, selon plusieurs sources, que le Bassignot ait figuré parmi la dizaine de personnes ayant assisté à la naissance de «La Marseillaise». Si l'on en croit l'historien chaumontais Emile Jolibois, Gloutier mettra ensuite au vert les deux fils De Dietrich (dont le père a été guillotiné fin 1793) dans sa terre de Ninville. Tous trois y sont arrêtés, emprisonnés dans la maison de réclusion à Chaumont, avant d'être remis en liberté. Les enfants De Dietrich se réfugieront alors, faubourg de Buxereuilles, à Chaumont, au domicile de la famille Lancret, dont un membre est l'auteur de l'hôtel de ville de la cité. Quant à Gloutier, il participera, comme scientifique, à l'expédition d'Egypte, où il décédera en 1800, membre de l'Institut. A noter également qu'une descendante du maire strasbourgeois s'établira à Brousseval. C'est en 1879 que le chant croisera une ultime – mais décisive – fois le chemin de notre département. C'est en effet un Wasseyen, le général Henri-François-Xavier Gresley, né en 1819, alors ministre de la Guerre sous Gambetta, qui a annoncé qu'il appliquerait le décret de 1795 souhaitant que «La Marseillaise» devienne l'hymne à jouer lors de chaque cérémonie officielle. Le député haut-marnais Roux avait plaidé, alors, pour ce choix...