dimanche 17 août 2014

Le pilote Guidon, d'Osne-le-Val, dans les premières reconnaissances aériennes de la Grande Guerre

Nous avons déjà, ici, brossé la carrière de l'adjudant-chef pilote Gaston Guidon, mort pour la France durant la Grande Guerre. Si nous avons choisi de revenir sur elle, c'est pour rappeler, en ce centenaire, que ce natif d'Osne-le-Val (il est né le 11 juin 1883), fils d'Ambroise Guidon et Marie-Amanda Brodard, a participé aux premières reconnaissances aériennes du conflit. Lorsque celui-ci éclate, Guidon vient de se voir conférer, le 11 juillet 1914, la médaille militaire. Il est affecté, comme pilote, à l'escadrille BL (pour Blériot) 18 du capitaine Boucher, constituée le 2 août 1914 au sein du 1er groupe d'aviation et affectée à la 1ère armée. Mise sur pied à Dijon, comptant 39 hommes, l'escadrille se porte le 8 août 1914 à Jussey, le lendemain à Epinal, le 15 août à Rambervillers. C'est de ce terrain vosgien, le 16 août, qu'il décolle à 5 h 15, emmenant pour observateur le capitaine Julliard. Leur mission : reconnaître les forces allemandes dans la région d'Hattigny, Lorquin et Heming, en Lorraine. Dans un compte-rendu à son chef d'état-major (cité dans l'oeuvre «Les armées françaises dans la Grande Guerre»), le commandant Gascouin rapporte que Guidon, qui a volé à 1 000-1 100 m jusque 7 h et pu identifier l'équivalent de deux compagnies ennemies près de Niederhoff, est rentré avec «onze balles dans son appareil». Durant cette période, les Blériot doivent tout à la fois coopérer au réglage des tirs d'artillerie, reconnaître les champs de bataille et explorer le territoire derrière les lignes. D'où une «fatigue générale des appareils», écrira un colonel. De fait, le 25 août 1914 (la date est donnée par le dossier de légionnaire de l'adjudant-chef Guidon), l'appareil pilote par l'adjudant Guidon s'écrasera, le Haut-Marnais ayant les deux cuisses fracturées. Le 30 août, il sera fait chevalier de la Légion d'honneur au titre du tableau spécial. Le journal Le Temps mettra d'ailleurs à l'honneur «Guidon, adjudant, pilote aviateur ; grièvement blessé au cours d'une reconnaissance aérienne». Adjudant-chef le 11 mars 1915, mort accidentellement le 15 décembre 1916, à l'âge de 33 ans, Guidon sera également titulaire de la Croix de guerre. Pour l'anecdote, le sous-officier, alors affecté au centre de Belfort, devant participer à une fête de l'aviation à Langres, dans son département natal, a dû atterrir à Prauthoy en raison du brouillard, quelques semaines avant la mobilisation générale. Avant son engagement en 1902, il était ajusteur à Longeville-sur-la-Laines. Nous publions le portrait de l'aviateur haut-marnais avec l'aimable autorisation d'Albin Denis, spécialiste de l'aviation française durant la Grande Guerre.

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