mardi 26 août 2014

Gérard-Varet, une famille aux attaches haut-marnaises

Louis-Antoine Gérard a vécu quelque temps à Chaumont. Marié avec une demoiselle Costes, il résidait rue du Viaduc, dans une cité où il était professeur de philosophie. C'est là, le 27 décembre 1892, qu'est né un fils, Louis-Georges-Auguste Gérard-Varet. Puis la famille a rejoint Dijon, où a vu le jour, en 1895, François-Henri. Enfin, elle s'installe en Bretagne, M. Gérard ayant été nommé recteur de l'Académie de Rennes. Lorsque la guerre de 1914 éclate, Louis-Georges, alors étudiant en droit, est appelé au 41e régiment d'infanterie, mais se tourne vers l'aviation en juin 1915. Breveté pilote en septembre, il rejoint l'escadrille C 10, au sein de laquelle il est blessé à plusieurs reprises, notamment fin juillet 1918. Sergent en 1916, sous-lieutenant en 1917, il termine le conflit avec la médaille militaire et la Croix de guerre, puis sera fait membre de la Légion d'honneur. Son frère cadet, François-Henri, sera également pilote d'avion Caudron, en janvier 1916. Venu du 117e RI, sous-lieutenant en avril 1918, Gérard-Varet servait dans l'escadrille C 13. Officier dans un régiment de bombardement, il sera fait chevalier de la Légion d'honneur en 1920 et décédera en 1954 à Paris. En soi, la qualité de Chaumontais de naissance justifie qu'on s'intéresse à la famille de Louis-Georges Gérard-Varet. Mais il y a plus extraordinaire : le 1er juin 1944, un officier franco-américain de l'OSS est parachuté près de Leffonds et va, grâce à ses liaisons radio, contribuer de façon importante à l'armement des FFI haut-marnais. Un officier nommé... Louis-Frédéric Gérard-Varet Hyde, qui n'est autre que le neveu des aviateurs. Ainsi donc, le jeune homme de 24 ans, fils d'un soldat américain, est amené à opérer dans le département où son grand-père maternel a jadis enseigné ! Ultime signe du destin : sa mission était baptisée «Glover », pour gantier, référence évidence à Chaumont, une des capitales mondiales de la ganterie...

lundi 25 août 2014

Haut-Marnais de la libération de Paris

Paris célèbre actuellement sa libération. L'occasion de rendre hommage à des FFI haut-marnais ayant péri lors des combats. Marceau Colin est originaire de Brousseval. Il trouve la mort le 27 août 1944 à Montigny-lès-Cormeilles. Une rue de cette commune porte son nom. Né à Chaumont, Jean Dacher est tué le 22 août à Paris. Une plaque rappelle sa mort avec deux FFI à l'angle de la rue d'Avron et du boulevard de Charonne. Originaire de Saint-Urbain, Raymond Mary tombe le 25 août à Saint-Maur-des Fossés. Enfin, Roger Séjournant, né à Serqueux, trouve la mort le 20 août 1944 à Paris. Parmi les Haut-Marnais ayant pris part aux combats de la Libération, outre ceux servant au sein de la division Leclerc, citons, parmi les résistants, Louis Régnier, de Chaumont, que le général de Gaulle vient de nommer préfet de la Haute-Marne, et le commandant Marcellin, de Cirey-les-Mareilles.

dimanche 17 août 2014

Le pilote Guidon, d'Osne-le-Val, dans les premières reconnaissances aériennes de la Grande Guerre

Nous avons déjà, ici, brossé la carrière de l'adjudant-chef pilote Gaston Guidon, mort pour la France durant la Grande Guerre. Si nous avons choisi de revenir sur elle, c'est pour rappeler, en ce centenaire, que ce natif d'Osne-le-Val (il est né le 11 juin 1883), fils d'Ambroise Guidon et Marie-Amanda Brodard, a participé aux premières reconnaissances aériennes du conflit. Lorsque celui-ci éclate, Guidon vient de se voir conférer, le 11 juillet 1914, la médaille militaire. Il est affecté, comme pilote, à l'escadrille BL (pour Blériot) 18 du capitaine Boucher, constituée le 2 août 1914 au sein du 1er groupe d'aviation et affectée à la 1ère armée. Mise sur pied à Dijon, comptant 39 hommes, l'escadrille se porte le 8 août 1914 à Jussey, le lendemain à Epinal, le 15 août à Rambervillers. C'est de ce terrain vosgien, le 16 août, qu'il décolle à 5 h 15, emmenant pour observateur le capitaine Julliard. Leur mission : reconnaître les forces allemandes dans la région d'Hattigny, Lorquin et Heming, en Lorraine. Dans un compte-rendu à son chef d'état-major (cité dans l'oeuvre «Les armées françaises dans la Grande Guerre»), le commandant Gascouin rapporte que Guidon, qui a volé à 1 000-1 100 m jusque 7 h et pu identifier l'équivalent de deux compagnies ennemies près de Niederhoff, est rentré avec «onze balles dans son appareil». Durant cette période, les Blériot doivent tout à la fois coopérer au réglage des tirs d'artillerie, reconnaître les champs de bataille et explorer le territoire derrière les lignes. D'où une «fatigue générale des appareils», écrira un colonel. De fait, le 25 août 1914 (la date est donnée par le dossier de légionnaire de l'adjudant-chef Guidon), l'appareil pilote par l'adjudant Guidon s'écrasera, le Haut-Marnais ayant les deux cuisses fracturées. Le 30 août, il sera fait chevalier de la Légion d'honneur au titre du tableau spécial. Le journal Le Temps mettra d'ailleurs à l'honneur «Guidon, adjudant, pilote aviateur ; grièvement blessé au cours d'une reconnaissance aérienne». Adjudant-chef le 11 mars 1915, mort accidentellement le 15 décembre 1916, à l'âge de 33 ans, Guidon sera également titulaire de la Croix de guerre. Pour l'anecdote, le sous-officier, alors affecté au centre de Belfort, devant participer à une fête de l'aviation à Langres, dans son département natal, a dû atterrir à Prauthoy en raison du brouillard, quelques semaines avant la mobilisation générale. Avant son engagement en 1902, il était ajusteur à Longeville-sur-la-Laines. Nous publions le portrait de l'aviateur haut-marnais avec l'aimable autorisation d'Albin Denis, spécialiste de l'aviation française durant la Grande Guerre.

vendredi 1 août 2014

Au revoir André

Son père était originaire de Neuvelle-lès-Voisey, près de Bourbonne. Sa mère native de Lannes, près de Langres. Lui est né à Pressigny, dans le canton de Fayl-Billot, a été élu de Voisines, est décédé à Chaumont. S'il a passé la majeure partie de sa vie professionnelle hors de métropole, André Grossetête (1930-2014) est resté indéfectiblement attaché à son terroir haut-marnais. Formé au métier d'instituteur à Chaumont, enseignant en Algérie et en Afrique (il a été directeur général de l'enseignement au Dahomey), inspecteur d'académie à Amiens et à Nice, André n'a jamais cessé de se souvenir du département qui l'a vu naître, où il est venu passer sa retraite, et où il reposera à compter de lundi. Douze ans après la disparition de Jean-Marie Chirol, le club Mémoires 52 pleure un de ses membres parmi les plus actifs, qui a co-écrit - et encore récemment - nombre de ses œuvres. Chroniqueur du massacre des maquisards de Voisines, attaché à l'histoire de son village d'adoption (où son admirable épouse Josette repose depuis 2007), plus généralement à celle de son département, André Grossetête, chantre de l'œuvre de Stendhal, mérite de figurer au Panthéon des plus exceptionnels enfants du territoire haut-marnais. C'est du moins l'avis de ses amis du club Mémoires 52.