jeudi 8 mai 2014

Employé bragard et partisan biélorusse

C'est en septembre 1939, en raison de la déclaration de guerre, qu'un cheminot lorrain en poste à la frontière allemande, François Sausy, s'établit avec sa famille à Saint-Dizier. Son fils Marcel, né à Sarreguemines en 1920, titulaire d'un bac de mathématiques élémentaires, trouve alors un travail dans la cité bragarde, le 2 janvier 1940 : il devient dessinateur industriel aux établissements Pigeat-et-Hazart. Gymnaste sous les couleurs de l'Association sportive Saint-Dizier-Marnaval (ASSM), ami de Robert Paquis et Paul Guichard, Marcel Sausy connaît alors le sort de milliers d'Alsaciens-Lorrains : il est incorporé de force dans l'armée allemande, mais déserte en octobre 1943, et rejoint les rangs des partisans soviétiques en Biélorussie. L'employé bragard partagera les rudes conditions de vie de ses camarades pendant huit mois, avant d'être fait prisonnier par les Allemands le 25 juin 1944, près de Minsk. Les troupes de l'Armée rouge le libéreront le 29 avril 1945 dans le kommando de travailleurs de Gützkow. Dix-sept ans plus tard, Marcel Sausy se verra remettre, des mains d'un représentant de l'ambassade soviétique à Paris, la médaille «Au partisan de la guerre patriotique» de première classe, qui lui avait été promise avant sa capture. Marcel Sausy est décédé à Courbevoie, en région parisienne, en 1988. Son extraordinaire destinée a été évoquée dans le numéro 23 (février-mars 2001) de «Dossier 52», la publication du club Mémoires 52.