mardi 9 novembre 2010

11 Novembre : le "Cahier noir" qu'il convient de lire



« En 1991, un cultivateur de Voisines, Maurice Lambert, pour la première fois de sa vie laborieuse, se voit contraint de cesser ses activités habituelles : une opération et la convalescence qui suit lui interdisent de prendre le chemin de la grange, de l’écurie ou des champs. C’est un homme qui ignore le désoeuvrement, alors il s’occupe et range ses papiers, les siens et ceux qui lui viennent de ses ancêtres. Il trouve dans une armoire, un petit cahier à couverture noire. Il l’ouvre : les pages ont un peu jauni et l’écriture penchée, bien formée, régulière, pâlit à certains endroits. C’est un cahier de 44 pages. Un cahier d’écolier. Mais d’écolier allemand : en première page, le Kaiser est représenté et cette gravure a été barrée de deux coups de crayon, bien nets, tracés avec détermination, comme pour indiquer que les pages qui suivent n’ont pas à être placées sous cette effigie. Et puis, il y a quelques mots allemands : Kaiser - Tagebuch… »

Ainsi André Grossetête, inspecteur d’académie honoraire, écrivain et historien haut-marnais, présente-t-il, en guise d’introduction, « Le Cahier noir », journal de guerre et de captivité d’un Poilu, René Lambert, le père de Maurice. Document d’autant plus remarquable que, comme l’écrit André Grossetête, « les paysans de l’Est de la France, ceux du «Pain au lièvre », sont des hommes directs mais discrets. Ils ne se racontent pas, se confient peu, des hommes solitaires dans leur écurie ou derrière leur charrue. Ils n’ont pas l’habitude de se dévoiler. » D’autant plus intéressant qu’il a été écrit « pendant l’épreuve… Très rares sont les récits d’hommes humbles, de poilus pour reprendre le nom qui leur fut attribué, qui présentent cette continuité. Il a cette qualité supplémentaire d’être rédigé, parfois au jour le jour, de nous faire connaître l’évolution des sentiments d’un combattant, les conditions de vie, les relations d’amitié, les obsessions de ces hommes dont beaucoup, c’est le cas de René Lambert, sont revenus profondément marqués par l’épreuve, au point que tout le reste de leur vie en fut modifié… »
« Le Cahier noir », c’est donc le récit d’un homme de la terre originaire de Voisines (1888-1960), René Lambert, soldat au 21e régiment d’infanterie à Langres, fait prisonnier en 1916 lors de la terrible bataille de Verdun. Récit recueilli, retranscrit et commenté par André Grossetête, membre actif du club Mémoires 52, amoureux de sa terre haut-marnaise et des hommes et des femmes qui la peuplent et qui l’ont peuplée.

L’ouvrage est notamment disponible auprès de l’auteur, 7, boulevard Barotte à Chaumont (ou rue du Four, à Voisines).

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