samedi 18 décembre 2010

Théodore Galland, héros de la Campagne du Mexique



Le général Théodore Galland (1836-1885). Photo reproduite avec l'aimable autorisation de l'animateur du site Internet Military-photos.


Complètement oublié dans son département natal, le général Théodore Galland a fortement marqué les hommes qu’il a commandés et côtoyés au cours de sa carrière. Les anthologies consacrées à l’armée française se rappellent son héroïque attitude lors du siège de Puebla, au Mexique, en 1863, ou encore que ce lieutenant-colonel de 34 ans fut, sous la IIIe République, l’un de ses plus jeunes généraux.
Jean-Nicolas-Théodore Galland est un enfant du Pays langrois. Il est né le 18 mai 1836 à Baissey, dans le sud du département de la Haute-Marne. Ses racines paternelles sont à Voisines, celles de sa mère, Marie-Jeanne Cordival, à Baissey, petit village du canton de Longeau, où son père, Jean-Baptiste-Claude, exerce la profession d’instituteur, et où il s’est marié en 1832.
Bien instruit – en témoigne sa qualité d’écriture – Théodore Galland souhaite embrasser la carrière militaire. Sans doute a-t-il été édifié, dans sa jeunesse, par la vie de la gloire de la famille, son oncle paternel, également prénommé Jean-Baptiste-Claude : celui-ci, conscrit vésinois sous l’Empire, a été lieutenant au fameux 14e de ligne, a terminé sa carrière comme capitaine au 11e léger, et, chevalier de la Légion d’honneur, est mort prématurément en 1823. Le jeune Théodore était par ailleurs certainement apparenté au sous-lieutenant de dragons Nicolas Cordival, qui « jouissait » du traitement de demi-solde à Baissey sous la Restauration.

Elève à l’école spéciale militaire (Saint-Cyr) en novembre 1855, Théodore Galland en sort au 24e rang - sur 376 - et rejoint, à sa demande, le corps des zouaves. Sous-lieutenant au 1er régiment le 1er octobre 1857, le Haut-Marnais sert en Afrique les deux années suivantes.
Eclate la Campagne d’Italie de 1859, marquée par la boucherie de Solferino. Le 1er zouaves, successivement commandé par les colonels Paulze d’Ivoy et Brincourt, participe à l’attaque de la fameuse tour du champ de bataille. A cette occasion, le sous-lieutenant Galland est blessé par une balle au genou.
En Afrique et en Syrie de 1859 à 1862, il est promu lieutenant le 28 mars 1860 et participe, au sein du corps expéditionnaire, à la Campagne du Mexique, à partir de 1862. Son chef de bataillon – le « brave commandant » Simon-Hubert Carteret-Trécourt – est d’ailleurs un Haut-Marnais, né à Rolampont 42 ans plus tôt.
Lorsque les troupes françaises assiègent la ville de Puebla, Galland y commande provisoirement une compagnie.

Héros de la Campagne du Mexique
Le 6 avril 1863, le Haut-Marnais entre dans l’histoire de l’armée française. Ce jour-là, l’assaut contre Puebla est déclenché. Une poignée de main avec le major de tranchée, Galliffet (futur général à Sedan, féroce adversaire des Communards et ministre de la Guerre), et le jeune officier s’engouffre dans la ville, par une brèche, avec quinze de ses hommes.
« J’avais pour toute arme mon sabre, qui m’a beaucoup gêné, et un petit revolver qui m’a rendu grand service », racontera-t-il. Galland pénètre dans une maison, s’empare de plusieurs pièces mais ne peut enlever une chambre fortement occupée par les Mexicains. On raconte que la retraite des troupes françaises a alors été sonnée, que l’officier ne l’a pas entendue. Il se retrouve cerné avec sa poignée de volontaires, vers lesquels tous les feux convergent.
Un officier mexicain se présente : « Abayé los armos, Chuigados », somme-t-il. Pour toute réponse, l’émissaire reçoit de Galland deux balles de revolver dans la poitrine, au cri de « Chuigado tu mismo ». A une deuxième sommation, dix zouaves se rendent. « Il m’en coûta d’avoir à constater cette désertion que je comprends pourtant sans l’excuser », racontera Galland, qui n’a plus avec lui que cinq hommes, dont trois blessés. Lui-même est fortement contusionné. La situation est intenable. « Il y avait six heures que nous tenions contre toute une armée, c’était humainement tout ce que l’on pouvait exiger de nous… Je voyais du reste que deux pièces de montagne allaient faire brèche et nous ensevelir dans notre réduit… J’avais cinq braves gens qui m’avaient dit : « Nous ferons ce que vous ferez »… » Alors, tandis qu’un sergent-major qui portait le fanion du régiment le cache dans sa culotte bouffante, le Haut-Marnais s’en va rencontrer, à une troisième sommation, le général La Lave. Il « m’embrassa sur les deux joues et m’accorda tout ce que je demandais », ce général n’acceptant ainsi pas son sabre. Une attitude chevaleresque, de la part du Mexicain, qui n’est pas sans rappeler celle qui sera réservée par un de ses compatriotes aux héroïques légionnaires de Camerone, quelques jours plus tard – à noter que ce même 6 avril 1863, le Haut-Marnais Carteret-Trécourt a été blessé par une grenade lors de l’assaut.
Captif, Galland sera promu capitaine, à 27 ans, le 8 mai 1863 – il remplacera l’officier de Marsilly au commandement de la compagnie. Selon le site Military.photos, Galland, libéré le 5 mai, « organise une compagnie de partisans chargée de protéger les convois et de faire la guerre à outrance aux guérilleros… Il est cité le 10 mai 1865 pour sa conduite au combat de San Geremino (28 janvier 1865) »Le 23 juin 1864, il est fait, comme son oncle, chevalier de la Légion d’honneur. « A fait preuve d’un courage et d’une intelligence remarquables dans toutes les circonstances et particulièrement pendant le siège de Puebla », justifiera le décret associé à cette nomination.

Chef de régiment à 34 ans, durant le siège de Paris
Revenu du Mexique en 1867, promu adjudant-major l’année suivante, Galland est nommé, le 15 juillet 1870, chef de bataillon au 15e régiment d’infanterie de ligne, à seulement 34 ans. Il en commande le 4e bataillon.
Arrivé à Paris mi-août, il est affecté au 6e régiment de marche, et, le 21 novembre, il reçoit son brevet de lieutenant-colonel du 117e régiment « de marche ». Galland est sans doute, alors, l’un des plus jeunes chefs de corps de l’armée française.
Une nomination qui survient lors du siège de Paris, à propos duquel Galland laissera des notes succinctes, rapportées par Charles Gavard, et où l’humour le dispute à la consternation.
Avec son régiment – qui, avec le 118e, forme la brigade du général Lecomte, fusillé plus tard par des Parisiens, division Susbielle, 2e corps, armée Ducrot – Galland va se battre le 30 novembre à Montmesly. « Je n’avais jamais entendu siffler un pareil essaim de mouches à miel, je voyais les balles suivre mon cheval. Perdu 500 hommes et treize officiers. Je ne comprends pas comment j’en suis revenu », notera-t-il. Le 2 décembre, il lutte encore à Champigny. « J’occupe, avec quatorze compagnies, les avant-postes ». Au cours de l’un de ces combats, il se retrouve à défendre un ouvrage… comme, sept ans plus tôt, la maison de Puebla.
C’est le 27 janvier 1871 que, parmi les généraux et chefs de corps, il apprend, de la bouche du général Trochu, la nouvelle de l’armistice.
Son régiment aurait été dissous le 24 mars 1871. A noter que l’un de ses officiers, le lieutenant Pierre-Hippolète Defoix, mort le 2 décembre 1870 des suites de blessures reçues à la bataille de Champigny, est originaire de la région de Saint-Dizier.

Après ce triste épisode de sa carrière militaire, Galland est promu, le 12 mai 1873, colonel du 54e de ligne à Compiègne, puis général en 1882 (il commande la 47e brigade d’infanterie à Bergerac, puis l’année suivante la 53e à Grenoble), alors qu’il n’a pas 46 ans. Il est appelé à un commandement en Tunisie mais un mal – mot pudique - le ronge déjà. Officier de la Légion d’honneur depuis 1880, le général Galland meurt à Saint-Sever, dans les Landes, en 1885, à l’âge de 49 ans.
Charles Gavard lui consacrera, dans « Le Correspondant », en 1886, une vingtaine de pages fort élogieuses.

Sources : dossier de membre de la Légion d’honneur ; état civil de la commune de Baissey ; « Le Correspondant » (1886) ; site Internet Military.photos.

mardi 9 novembre 2010

11 Novembre : le "Cahier noir" qu'il convient de lire



« En 1991, un cultivateur de Voisines, Maurice Lambert, pour la première fois de sa vie laborieuse, se voit contraint de cesser ses activités habituelles : une opération et la convalescence qui suit lui interdisent de prendre le chemin de la grange, de l’écurie ou des champs. C’est un homme qui ignore le désoeuvrement, alors il s’occupe et range ses papiers, les siens et ceux qui lui viennent de ses ancêtres. Il trouve dans une armoire, un petit cahier à couverture noire. Il l’ouvre : les pages ont un peu jauni et l’écriture penchée, bien formée, régulière, pâlit à certains endroits. C’est un cahier de 44 pages. Un cahier d’écolier. Mais d’écolier allemand : en première page, le Kaiser est représenté et cette gravure a été barrée de deux coups de crayon, bien nets, tracés avec détermination, comme pour indiquer que les pages qui suivent n’ont pas à être placées sous cette effigie. Et puis, il y a quelques mots allemands : Kaiser - Tagebuch… »

Ainsi André Grossetête, inspecteur d’académie honoraire, écrivain et historien haut-marnais, présente-t-il, en guise d’introduction, « Le Cahier noir », journal de guerre et de captivité d’un Poilu, René Lambert, le père de Maurice. Document d’autant plus remarquable que, comme l’écrit André Grossetête, « les paysans de l’Est de la France, ceux du «Pain au lièvre », sont des hommes directs mais discrets. Ils ne se racontent pas, se confient peu, des hommes solitaires dans leur écurie ou derrière leur charrue. Ils n’ont pas l’habitude de se dévoiler. » D’autant plus intéressant qu’il a été écrit « pendant l’épreuve… Très rares sont les récits d’hommes humbles, de poilus pour reprendre le nom qui leur fut attribué, qui présentent cette continuité. Il a cette qualité supplémentaire d’être rédigé, parfois au jour le jour, de nous faire connaître l’évolution des sentiments d’un combattant, les conditions de vie, les relations d’amitié, les obsessions de ces hommes dont beaucoup, c’est le cas de René Lambert, sont revenus profondément marqués par l’épreuve, au point que tout le reste de leur vie en fut modifié… »
« Le Cahier noir », c’est donc le récit d’un homme de la terre originaire de Voisines (1888-1960), René Lambert, soldat au 21e régiment d’infanterie à Langres, fait prisonnier en 1916 lors de la terrible bataille de Verdun. Récit recueilli, retranscrit et commenté par André Grossetête, membre actif du club Mémoires 52, amoureux de sa terre haut-marnaise et des hommes et des femmes qui la peuplent et qui l’ont peuplée.

L’ouvrage est notamment disponible auprès de l’auteur, 7, boulevard Barotte à Chaumont (ou rue du Four, à Voisines).

samedi 9 octobre 2010

Hommage aux Grognards de Haute-Saône et de Haute-Marne à Frettes




Frettes carrefour de la mémoire
des Haut-Saônois et Haut-Marnais tombés à Eylau


Jeudi 11 novembre 2010, le village de Frettes (Haute-Saône), entre Champlitte et Fayl-Billot, accueillera une manifestation du souvenir extra-départementale. Il s’agira en effet de rendre hommage aux soldats de la Grande Armée originaires de la Haute-Saône et de la Haute-Marne tombés le 8 février 1807, et particulièrement à deux enfants de Frettes, François Balazet et Nicolas Prudent.
Pourquoi cette cérémonie ? Les recherches d’un couple d’historiens, Danielle et Bernard Quintin, auteurs d’un dictionnaire biographique des soldats français tombés lors d’une des plus sanglantes batailles du Premier Empire, ont permis de révéler que les deux départements ayant payé le plus lourd tribut à cette victoire sont la Haute-Saône et la Haute-Marne. Les natifs du premier appartenaient majoritairement au 24e régiment d’infanterie de ligne, les seconds presque exclusivement au 14e de ligne, régiment décimé à Eylau.
Commune haut-marnaise de 1790 à 1974, le village de Frettes est aujourd’hui associé à la Ville de Champlitte. Son choix s’imposait donc pour accueillir cette manifestation, dont l’initiative revient à la délégation franc-comtoise du Souvenir napoléonien et au club Mémoires 52, avec la participation active de la Ville de Champlitte et du village associé de Frettes, et le soutien de la Société d’archéologie, des arts et des sciences de la Haute-Saône.
La manifestation commencera à 14 h 15, aux abords de l’église de Frettes, par une présentation effectuée par les Grognards lingons, groupe de reconstitution historique du 14e de ligne. Elle se poursuivra à 15 h par l’inauguration, sur le monument aux morts, d’une plaque rendant hommage aux soldats Balazet et Prudent et à leurs camarades de Haute-Saône et de Haute-Marne tombés à Eylau. Puis, à 15 h 45, d’éminents spécialistes du Premier Empire donneront des conférences axées autour du thème de la Campagne de Pologne de 1807 et du 14e de ligne.
Il s’agit de Thierry Choffat, maître de conférences à l’Université de Nancy, président des Vosges napoléoniennes, d’Alain Pigeard, docteur en histoire et docteur en droit, vice-président national du Souvenir napoléonien, et de Bernard Quintin, membre du conseil d’administration de l’Institut Napoléon.
Cette journée, qui sera également marquée, dans la matinée, par un hommage au chirurgien Fourot, qui repose dans le cimetière de Champlitte, n’a d’autre prétention que le souvenir des quelque 230 soldats haut-saônois et haut-marnais tombés lors du gigantesque affrontement entre les troupes de l’empereur des Français Napoléon Ier et celles du tsar de Russie Alexandre Ier.

jeudi 16 septembre 2010

Un général nordiste d'origine haut-marnaise



Le général Richard Franchot. Son père est né à Chamouilley. (Photo issue du site allemand Big.country consacré aux généraux américains).

Il n’est pas rare, en se penchant sur des pages d’histoire de l’humanité, de croiser la trace d’un Haut-Marnais là où on ne l’attendrait pas forcément. Les exemples ne manquent pas.
C’est le fils du conseiller général langrois Du Breuil de Saint-Germain qui se bat aux côtés des Boers en Afrique du sud…
C’est le père Bouillevaux, de Montier-en-Der, qui, premier occidental, visite le temple d’Angkhor…
C’est un officier chaumontais, le capitaine Lindecker, qui le premier voit Pékin du ciel…
Ce sont encore des militaires qui se battent aux quatre coins de la planète, au Mexique, à Madagascar, au Soudan, etc.

Récemment, nous avons retrouvé la trace d’un enfant de Serqueux ayant combattu comme sergent dans les rangs de l’armée nordiste, durant la Guerre de sécession ! Une page d’histoire, parmi d’autres, qui vous sera révélée ultérieurement grâce à un travail de recherches mené actuellement avec une connaissance des lecteurs de ce blog, Didier Desnouveaux…

En attendant, nous vous livrons ici l’histoire d’un fils de Haut-Marnais devenu, lui, général de brigade dans l’armée nordiste ! Son nom évoquera bien des souvenirs aux familiers des environs de Saint-Dizier : il s’appelle Franchot, patronyme associé aux étangs situés près d’Ancerville.

A l’origine, il y a Charles Franchot, propriétaire sous l’Ancien Régime des forges de Chamouilley. Epoux notamment de Marie-Gabriel Richard, il a eu une descendance fort importante : 21 enfants, au total, dont beaucoup mourront en bas âge. Parmi ses fils : Stanislas-Paschal Franchot, né à Chamouilley le 30 mars 1774. Son parrain est « maistre » Pierre-Charles Guillaume, greffier dans l’administration des Eaux et forêts, et sa marraine Jeanne Franchot. C’est ce Stanislas-Paschal qui nous intéressera.

Signalons d’abord que ce Charles Franchot a un frère établi maître de forges à Haironville (Meuse), Jean-Baptiste. Ce dernier est notamment père de deux personnalités meusiennes :
. Charles-Antoine, né à Haironville le 22 janvier 1769, d’ailleurs filleul de Charles. Lieutenant au 3e bataillon de la Meuse (novembre 1791), il sera promu chef de bataillon dans la 43e demi-brigade de ligne en l’an XII, puis passera dans les grenadiers de la Garde en 1807, avant d’être admis à la retraite en novembre 1809. Le colonel Franchot reprendra du service le 25 décembre 1813 comme gouverneur de place. Retiré semble-t-il à Ancerville, il mourra en 1839 à Mézières, dans les Ardennes.
. Charles-François, né à Ancerville en 1778, sera membre du conseil d’arrondissement de Bar-le-Duc en 1809 et décédera à l’âge de 68 ans. Son fils Aimé sera maire d’Ancerville.
Autre parenté intéressante : Charles Franchot est l’aïeul maternel du futur académicien Charles Etienne, fameux homme de lettres né à Chamouilley en 1777.

Revenons à Charles, le maître des forges de Chamouilley. Veuf, ayant fait faillite, il part, au début de la Révolution, aux Etats-Unis, avec ses enfants survivants ! A priori, il est accompagné d’Augustin, né à Chamouilley le 13 juillet 1759, de Louis, né le 23 juin 1763, de Paschal, l’avant-dernier... Il s’installe dans le comté d’Otsego, Etat de New-York, au lieu-dit Louisville, aujourd’hui ville de Morris. Le premier magasin de Louisville appartient d’ailleurs aux Franchot, puis la première usine. Si Charles retournera en France (nous ignorons la suite de sa vie), son fils Stanislas-Paschal restera à Morris (Augustin, avant 1793, et Louis y sont morts entretemps).

Marié à Catherine Hansen, mort en 1855, Stanislas-Paschal est le père de Richard Franchot, né le 2 juin 1816 à Morris. Lui qui a fait des études de génie civil sera élu républicain au Congrès (1861) et obtiendra, à l’été 1862, l’autorisation de recruter et commander, comme colonel, le 121st New-York volunteers, formé dans les comtés d’Otsego et d’Herkimer. Il sera très peu de temps à sa tête et laissera le commandement au colonel Upon. Ce qui n’empêchera pas Franchot, qui selon un de ses officiers n’a pris part à aucune bataille, d’être promu général de brigade de volontaires nordistes le 13 mars 1865, à 49 ans ! Associé ensuite avec le Central pacific railroad, il meurt dix ans plus tard.

A noter que, parmi les descendants de la famille Franchot, figure un célèbre acteur – certes aujourd’hui oublié – américain, Franchot Tone, époux de Joan Crawford, et dont le nom a été donné à une étoile du fameux Hollywood boulevard.

vendredi 3 septembre 2010

Le récit d'un évadé du train de Neuengamme récemment identifié



La fausse carte d'identité d'Emmanuel Lalanne (document communiqué par la famille Sierra, que nous remercions bien sincèrement).


Notre article sur l’évasion de 45 déportés (pour Neuengamme) dans la Marne, entre Châlons-en-Champagne et Vitry-le-François, dans la nuit du 4 au 5 juin 1944, a suscité l’intérêt de Philippe et Régis Sierra. Et pour cause : leur grand-père a fait partie de ce groupe. Mieux : celui-ci a consigné par écrit un récit de cette évasion, paru en 1999 dans la gazette du Groupe cyclotouriste agenais. Ce témoignage, mis en forme par Philippe Sierra, s’ajoute aujourd’hui à ceux qu’avait pu recueillir Jean-Marie Chirol, avant la parution de son ouvrage en 1996. Le fondateur du club Mémoires 52 savait uniquement, à cette date, qu’un des évadés, le lieutenant Jocteur-Monrozier, avait sauté en compagnie de deux Agenais, Lalanne et Galand, et qu’il ignorait leur destin (lui-même étant allé rencontrer un prêtre de Vitry-le-François). Voici celui d’un d’entre eux…

Emmanuel Lalanne (1910-1992) a été arrêté le 30 janvier 1944, à l’occasion des obsèques d’un résistant du Lot-et-Garonne, Gérard Duverger, alias « Chevalier ». Emprisonné à la prison d’Agen où il a été torturé, transféré à la prison Saint-Michel à Toulouse, il a été ensuite dirigé sur Compiègne-Royallieu, anti-chambre de la Déportation.

Voilà ce qu’Emmanuel Lalanne rapporte des circonstances de son évasion : « Un officier allemand nous avertit que si nous tentons une évasion, nous serons repris et fusillés. Or, la veille, nous savions qu’il y aurait une tentative d’évasion, comme en avait décidé un prêtre de la région parsienne (mais une quarantaine de prisoniers le savaient seulement) (Note : l’abbé Le Meur). Au cours de la nuit, nous essayons donc de scier le plancher du wagon (pour y faire un trou pour pouvoir s’échapper). Mais nous devons vite nous arrêter, une poutre de fer apparaît qui ruine nos espérances. Alors nous nous attaquons au verrou de la porte (…). Le verrou cède. L’évasion peut commencer. Le train étant toujours en marche, nous devons sauter chacun notre tour. Nous avions convenu de nous retrouver par équipe de trois, le premier ayant sauté (s’il n’était pas blessé) devait avancer pour rejoindre le deuxième qu resterait sur place, le troisième revenant en arrière (rejoindre le deuxième). Pour ma part, il est convenu que je saute en second, cependant je saute à la place du premier car celui-ci prend peur et n’ose pas. Le train va vite, le jour commence à se lever, nous sommes les 5 juin. Pour sauter on doit s’allonger (sur le dos) sur la marche (le marche-pid), les pieds en avant et se laisser tomber en position horizontale afin d’amortir la chute. Cependant le temps presse et je me lance debout. Je roule sur quelques mètres au sol, sans trop me blesser. Je n’ai que quelques égratignures au visage et au genou gauche. J’attends que le dernier wagon du train me dépasse pour me relever afin de rejoindre celui qui a sauté après moi. Mais soudain, j’aperçois la silhouette d’une personne avec un fusil à la main, ce qui m’oblige à me cacher un instant dans un fossé, puis à abandonner la ligne de chemin de fer pour un talus bordé d’une petite route. Le jour levé, je vois un peu plus loin un panneau, m’indiquant la proximité de Vitry-le-François. Puis j’aperçois trois silhouettes en direction du village. Aussi, je me cache en contrebas de la route afin de les voir arriver ; soudain je reconnais l’une d’elles. C’est Galant, un évadé comme moi. »
Cet évadé semble correspondre à Georges Galan, recensé – sans plus de précision - par le Livre-mémorial de la Déportation, et au sujet duquel Jean-Marie Chirol ne possédait pas de renseignements.

« J’attends qu’ils m’aient légèrement dépassé, puis siffle pour les interpeller, poursuit Emmanuel Lalanne. Ils sont à Vitry afin d’y trouver assistance auprès du curé ou de l’instituteur (avec précaution). L’un d’eux va rester avec moi pour attendre du secours, les deux autres allant à la première messe et s’adressant au curé (Note : parmi eux, Jocteur-Monrozier, qui ne se souvient pas avoir été accompagné). Celui-ci leur indique une adresse où trouver de l’aide et en effet, ils se retrouvent abrités chez une dame. Deux ou trois heures après, deux cyclistes viennent nous trouver, nous apportant un petit-déjeuner. »
Selon M. Lalanne, c’est dans une ferme de Vitry-en-Perthois qu’il trouve d’abord asile, puis, après dénonciation, à Moncez-L’Abbaye (canton de Thiéblemont-Farémont), enfin à Donnement, dans l’Aube toute proche, où il reste jusqu’à la Libération. Parmi les patriotes qui lui ont porté secours, Emmanuel Lalanne se souvient des noms de M. Boyer et de Mme Doré. Aucun d’eux n’apparaît dans les travaux de Jean-Marie Chirol.

C’est ensuite à vélo qu’Emmanuel Lalanne regagne le Sud de la France, début septembre 1944.

Sources : témoignage de M. Lalanne recueilli et mis en forme par Philippe Sierra, aimablement communiqué (avec des documents) par Régis Sierra, de Poitiers ; « Sur les chemins de l’enfer », Jean-Marie Chirol, 1996 ; Livre-mémorial de la Déportation.

dimanche 29 août 2010

De nouveaux aviateurs de la Der des der



Pierre Burello. Photo parue en Une de L'Avion en 1936. Parmi les 18 portraits de pilotes présentés : Mermoz et deux Haut-Marnais, Burello et Massotte.


De nouveaux pilotes de la Der des der originaires de la Haute-Marne ont été identifiés. Voici le fruit de nos dernières recherches.

La Haute-Marne a donné naissance – c’est une particularité à souligner - à plusieurs pionniers de l’aviation civile des années 30. Parmi eux, les pilotes Georges Libert (1909-2002), d’Andelot, figure du réseau postal aérien puis, après guerre, pilote de Boeing 707 (président national des Vieilles tiges, il était membre d’honneur du club Mémoires 52) ; Louis Massotte (1906-1937), de Torcenay, fameux pilote d’essai mort dans la chute de son appareil ; le mécanicien René Mesmin (1897-1931), de Villiers-aux-Bois, coéquipier de Marcel Doret et Le Brix, mort accidentellement avec ce dernier en Russie … et Pierre Burello.
Comme son nom l’indique, Pierre-Marius Burello est le fils d’un charretier italien, Louis Burello, et de Marie-Eugénie Rampant, domiciliés au Val-Raton, écart de Chaumont. Il naît le 1er juillet 1894.
Mécanicien automobile, le jeune homme s’engage à 20 ans, le 14 août 1914. Il fait partie du régiment cantonné dans sa ville natale, le 109e RI, avec lequel il se distingue (il est blessé au moulin de Laffaux). Caporal le 12 mars 1916, il obtient, par sa persévérance, d’intégrer l’aviation. Elève pilote le 1er juillet 1917, il est breveté le 4 septembre, et affecté le 16 novembre à la fameuse escadrille Spad 23.
Selon Henry Beaubois, qui lui a consacré un article fort élogieux dans la revue L’Avion (en 1935), le Chaumontais, bientôt sergent, remporte trois victoires aériennes : sur deux avions et un ballon. Le 3 juin 1918, volant avec le pilote Pinsard entre Verdun et Heudicourt, il vole au secours du lieutenant Simoni qui est aux prises avec six Fokker. Son Spad touché, Burello est contrait d’atterrir derrière les lignes ennemies. Accueilli par son vainqueur (selon Henry Beaubois, il s’agit d’un capitaine remportant là sa 18e victoire), fait prisonnier, le sous-officier ne se résout pas à cet état. Transféré à Darmstadt après une première tentative d’évasion, il parvient enfin à fausser compagnie à ses geôliers en octobre 1918, réussissant avec trois camarades de captivité à prendre le train pour la Suisse.
Après la guerre, au cours de laquelle deux de ses frères sont décédés (Albert, né en 1891, brigadier au 11e chasseurs, en 1915, et Maurice, né en 1896, soldat au 152e RI, en 1916), Pierre Burello œuvre comme instructeur en Finlande (c’est sans doute là qu’il rencontre Ruth Hakansson, qu’il épouse à Chaumont en 1921), rentre en France en 1922, et intègre la compagnie Air France.
Il en devient une des figures : « L’œil vif et un brin gavroche sous d’épais sourcils noirs, une voix douce, un air affable, une volonté de feu », ainsi Henry Beaubois décrit-il Burello dans son portrait de « millionnaires », à savoir les pilotes ayant parcouru plus d’un million de kilomètres. En l’occurrence, au moment de la rédaction de cet article (en 1935) : 1 311 000 km, soit plus de 32 fois le tour de la Terre, plus de 8 700 heures de vol.
Titulaire de la rosette de la Légion d’honneur, de la médaille militaire, de la Croix de guerre avec cinq citations, il meurt accidentellement le 9 février 1938 aux commandes de l’hydravion « La Ville-de-Bône » au départ de Marignane. Pierre Burello avait 44 ans. Une avenue perpétue sa mémoire à Chaumont.

Son compatriote Maurice Aubry, né à Romilly-sur-Seine (Aube) en 1892, est domicilié avec sa famille à Chaumont lorsqu’il rejoint en 1913, comme mécanicien, le 2e groupe d’aviation. Breveté pilote le 9 janvier 1916, il rejoint l’escadrille VB 109. Sergent le 21 novembre 1916, adjudant le 5 avril 1918, ce pilote de Voisin est affecté à la Réserve générale de l’aviation le 7 novembre 1918.

Charles-Robert Choppin naît le 18 avril 1895 à Sommevoire. Appelé en décembre 1914, cet employé communal, fils d’un Wasseyen, sert d’abord dans les chasseurs à pied avant de rejoindre l’aviation le 15 juillet 1917 comme élève pilote. Breveté le 19 novembre, caporal en décembre, il sert au Crotoy puis est affecté dans un groupe de bombardement de nuit le 29 avril 1918.

Enfant d’Humbécourt (où il voit le jour le 25 juin 1890), le sous-lieutenant d’artillerie Jules Chapron, qui a fait l’objet d’une citation à l’ordre de la brigade en septembre 1915, rejoint l’arme de l’aviation comme observateur le 5 mars 1917. Moins d’un mois plus tard, il est affecté au service aéronautique de la 4e armée. Lieutenant en 1918, il est fait chevalier de la Légion d'honneur en 1920. Chevalier de la Légion d'honneur, il réside à Berck-sur-Mer (Pas-de-Calais) lorsqu'il meurt en 1932, à 42 ans.

Aucun Georges Devaux ne fait l’objet d’une fiche dans la rubrique « personnel aéronautique » du site Mémoire des hommes. Et pourtant, Georges-Emile Devaux, né à Saint-Dizier le 3 août 1893, est qualifié de sergent au 1er groupe d’aviation lorsqu’il meurt le 28 août 1918 dans un hôpital de Pau, à la suite d’une chute d’avion accidentelle en service (son nom figure sur le monument aux morts de la cité bragarde). Comme Devaux, plusieurs militaires de l'école d'aviation de Pau ont trouvé la mort accidentellement fin août 1918 sur le site de Pont-Long....

Par ailleurs, un sergent bragard, André-Maurice Chaudel, né le 16 juin 1897, meurt accidentellement en service commandé, le 12 avril 1918, sur le champ d’aviation de Bellièvre, dans l’Ain. Dans la chute d'un avion ? Seule information : il appartenait au 156e RI.

Grand-oncle de Luc Chatel, actuel ministre de l’Education nationale, Jean Chatel est né en 1880 à Cousances-aux-Forges (Meuse). Son père Auguste, polytechnicien, lieutenant de vaisseau, gendre d’un maître de forges de Cousances, sera maire de Laneuville-à-Bayard. Jean Chatel est d’ailleurs issu du recrutement de Chaumont lorsqu’il intègre Saint-Cyr. Lieutenant au 13e chasseurs à cheval, il se distingue dès le 9 août 1914, faisant preuve – dixit sa citation – « d’un grand courage ». Capitaine le 22 février 1915, passé dans l’aviation comme observateur, le 7 juin 1915, il devient élève pilote le 9 janvier 1917. Chatel sert brièvement dans l’escadrille BR 227 (19 juillet 1918) avant d’être affecté, le 1er août, au commandement de l’escadrille 104, au sein de laquelle sert un certain lieutenant Didier Daurat, futur héros de l’aéropostale. L’officier haut-marnais succède à la fonction de capitaine-commandant au capitaine Maurice Aron, tué en combat aérien le 18 juillet 1918.

Le frère de Jean, Paul Chatel, naît en 1891 à Laneuville-à-Bayard. Issu de l’école centrale, engagé en 1912 dans l’artillerie, il est promu lieutenant le 4 août 1916 et rejoint l’aviation comme observateur le 13 septembre 1916. Il est affecté à la 2e armée le 12 octobre de la même année.

En service depuis 1912, Raymond Jobard, né en 1891 à Langres, sert d’abord au 26e dragons puis, dans l’aviation, comme pilote de Caudron. Nous avons été mis sur la « piste » de cet aviateur par l’ouvrage d’Hubert Déchanet consacré à l’aéronautique dans la région de Langres (paru aux éditions Dominique Guéniot).

Né à Bussières-lès-Belmont en 1882, Edme-André Lavocat est militaire depuis 1903. Maréchal des logis d’artillerie en 1906, il devient élève pilote le 15 septembre 1916. Breveté le 21 janvier 1917 sur avion Maurice-Farman, il quitte l’école d’aviation de Châteauroux pour rejoindre le 5e régiment d’artillerie.

(A suivre)

vendredi 27 août 2010

La courte vie d'Adrien Fétu, un pionnier de l'aviation





Adrien Fétu devant un Albatros abattu début 1916, à Salonique (photo aimablement communiquée par M. David Méchin).

Adrien-Constant Fétu est un Haut-Marnais de naissance. Il voit le jour le 10 septembre 1894 à Eurville (canton de Chevillon), fils de Louis-René-Emmanuel, 26 ans, qui exerce la profession de maréchal dans le village, et de Céline-Marie-Antoinette Noël.

Passionné d’aviation, Adrien Fétu n’a que 19 ans lorsqu’il obtient le brevet de pilote n°1 562 de l’Aéro-club de France, le 19 décembre 1913, le même jour qu’André Simon, de Châteauvillain.

Il est domicilié en région parisienne (son père réside à Us, en Seine-et-Oise) lorsqu’il est mobilisé le 2 septembre 1914 au 2e groupe d’aviation. Pilote militaire le 2 mars 1915, Fétu rejoint l’escadrille MS 49 le 6 mai 1915 (après avoir servi à Bron, à Saint-Cyr, à Avord, à la Réserve générale de l’aviation). Cette escadrille, au sein de laquelle sert un fameux pilote, l’adjudant Pégoud, opère dans les Vosges. Plus précisément, Fétu appartient à un détachement établi à Corcieux en mai. Rapidement, le pilote, qui est caporal, se met en valeur. Le 1er juin 1915, il est cité à l’ordre du service aéronautique de la 7e armée pour avoir, en compagnie du sous-lieutenant observateur Paul de Mintéguiaga, forcé un appareil ennemi à atterrir, bien que le moteur de son avion ait été traversé par une balle.

Promu sergent le 15 juillet 1915, Fétu quitte la MS 49 le 27 septembre 1915 pour servir en Serbie.
Affecté à l’escadrille N 91 S (N comme Nieuport), il a encore l’occasion de se distinguer en abattant un Albatros C le 17 février 1916, à Salonique, victoire qui a été homologuée (information communiquée par M. David Méchin, auteur de plusieurs articles sur les escadrilles en Orient dans la revue "Fana de l'aviation" actuellement en kiosque).

Promu adjudant le 2 mars 1916 (il n’a pas 22 ans ; mais selon son dossier de la Légion d’honneur, il occupait ce grade au titre de l’armée serbe depuis le 21 septembre 1915), Fétu rejoint en France l’escadrille N 26, à laquelle ont appartenu ou appartiennent plusieurs pilotes haut-marnais (André Simon, Robert Thomassin) ainsi que le fameux Roland Garros. Le 7 juin 1917, il est aux commandes du Spad VII 1613 lorsqu’il patrouille dans la région Le Réservoir-Laon. Le journal de l’escadrille note : « Surpris et attaqué un monoplace allemand vers 11 h 25 au-dessus de Laon qui est descendu à la verticale ». Le 21 août, avec le sergent Dedieu, il attaque à 9 h 30 « un biplace portant des cocardes tricolores (anglaises) sur Ypres. Des balles lumineuses rentrent dans son fuselage. Il pique très fort ». Enfin, le 9 septembre 1917, il attaque trois appareils. A noter que selon les recherches d’Albin Denis, aucune des trois victoires du Haut-Marnais (celles du 7 juin, du 21 août, et celle du 21 avril 1917, vers Loivre-Courcy) n’a été homologuée.
C’est le 19 janvier 1918 que le sous-officier quitte la N 26, nous ignorons pour quelle affectation.

Fétu achève ce conflit avec la médaille militaire (18 février 1916), la Croix de guerre (trois citations) et la Military cross. Son dossier de Légion d’honneur le qualifie ainsi : « Pilote très ardent et très brave. Par l’audace et l’habileté de sa manœuvre, a permis à un officier mitrailleur d’abattre un avion ».Démobilisé en septembre 1919, Adrien Fétu exerce la profession de garagiste à Versailles, mais la passion de l’aéronautique ne le lâche pas. C’est ainsi qu’il est considéré comme l’un des pionniers du vol à voile à France. Et c’est dans un planeur (un Bellanger-Dehaut) qu’il fait une chute mortelle, lors du premier congrès expérimental de vol sans moteur au pic de Combegrasse, dans le Puy-de-Dôme (le jour de son premier vol, le 18 août 1922). Il décède le lendemain, à l’âge de 28 ans.
Fait chevalier de la légion d’honneur en 1923, Adrien Fétu donnera son nom à un prix. Une stèle perpétue, depuis 1942, la mémoire de la première victime du vol à voile en France sur la commune d’Aydat.

Sources : état civil de la commune d’Eurville (Archives départementales de la Haute-Marne) ; dossier de la Légion d’honneur (base Léonore) ; fiche de renseignement, journaux de marche des escadrilles 49 et 26 (ministère de la Défense) ; site d’Albin Denis sur l’aviation militaire française ; document et informations communiquées par David Méchin.

jeudi 26 août 2010

"L'album de la Libération" toujours disponible




Alors que les Haut-Marnais se souviennent actuellement des événements heureux et malheureux qui ont marqué la libération du département, il y a 66 ans, rappelons que le club Mémoires 52 a fait paraître, en 2004, un ouvrage richement illustré intitulé "1944 en Haute-Marne : l'album de la Libération".

Cette brochure de 70 pages, contenant 260 reproductions de clichés, pour la plupart inédits, est toujours disponible (au prix de 10 euros, au lieu de 15 euros, frais de port non compris). Pour en obtenir un exemplaire, écrire au club Mémoires 52 au 1 bis, rue Dutailly, 52000 Chaumont, ou l'adresse Internet associée à ce blog (rubrique "contact").

samedi 14 août 2010

L'aéronautique et la Haute-Marne : essai chronologique




Grâce à la présence sur son sol de la base aérienne 113 « Saint-Exupéry », héritière de la station d’atterrissage inaugurée il y a 97 ans à Saint-Dizier, et qui accueille aujourd’hui le Rafale, fleuron de l’armée de l’air française, la Haute-Marne figure en bonne place dans l’histoire de l’aviation. Cent ans après le premier atterrissage d’un aéroplane dans le département (le 9 août 1910, à Vallerest, près de Wassy), il nous a paru intéressant de dresser un essai chronologique (jusqu’à la mobilisation de 1914) des liens existant entre l’aéronautique et la Haute-Marne.

1784 : Mme Caroillon rapporte que quatre lancements de ballon ont lieu cette année-là à Langres. Lire à ce sujet l’étude que le chanoine L. Marcel leur a consacrés dans le bulletin de la Société historique et archéologique de Langres (Shal), en 1919.

1836 : l’abbé Jean-Martin Demongeot (1793-1852), né à Heuilley-Cotton, mort à Louze, alors curé d’Orges, dépose un brevet d’invention « pour des moyens propres à diriger des aérostats dans toutes les directions ».
1851-1852 : des envols de ballon ont lieu à Langres.
1868 : Camille Flammarion, de Montigny-le-Roi, entreprend plusieurs ascensions en ballon.
1870 : un ballon venu de Paris assiégé, le « Colonel-Charras », monté par Ferdinand Gilles, se pose à Montigny-le-Roi (29 octobre).
1882 : Raoul Marquis, alias Henry de Graffigny, né à Graffigny-Chemin (1863-1934), effectue des vols en ballon dans la région de Nogent. Il en tirera des « Récits d’un aéronaute ». Lire avec profit la biographie que Didier Desnouveaux lui a consacrée sur son blog « Biographies et généalogies haut-marnaises ».
1884 : vol, en région parisienne, du dirigeable « La France », imaginé par l’officier Charles Renard. Le père de ce colonel né à Damblain, aux confins des Vosges et de la Haute-Marne, a été juge de paix à Clefmont, selon la Shal.

1900 : le capitaine du génie Charles Lindecker, né à Chaumont, polytechnicien, commande la section d’aérostiers du corps expéditionnaire en Chine. « Seul au monde », il voit du ciel la mythique cité de Pékin.
1908 : l’industriel sarthois Léon Bollée, petit-fils d’un fondeur de cloches haut-marnais (né à Breuvannes-en-Bassigny), convainc Wilbur Wright de venir faire ses essais au Mans. Le pilote américain l’emmènera comme passager en janvier 1909.

1909 : Henry de Graffigny publie son « Tour de France en aéroplane » ; dans son édition de mars 1909, la revue L’Aéronaute annonce un grand concours aéronautique à Monaco. Le nom du lieutenant Bourgeat (sic), pilote de monoplan Antoinette, apparaît parmi les aviateurs engagés (dont Léon Delagrange, Louis Bréguet…). Il s’agit, sans nul doute, de Médéric Burgeat, né à Chevillon en 1864, officier de cuirassiers.
Mai 1909 : L’Aéronaute annonce que le capitaine Burgeat et Latham, sur Antoinette, effectuent des « petits vols » au camp de Châlons. La revue anglaise Flight signalera que Latham emmènera le Haut-Marnais à 700 m d’altitude, que le 5 juin, Burgeat aurait volé durant une heure cinq minutes sur « Antoinette » à Mourmelon (le lieutenant Chary est un autre pilote sur ce type d’avion).
5 avril 1910 : le capitaine Burgeat obtient le brevet n°44 de l’Aéro-club de France, sur monoplan Antoinette. Son « Antoinette VI » aura réalisé 25 vols entre avril 1909 et juillet 1909.

9 août 1910 : le pilote allemand Otto Lindpaintner, qui pilote un Sommer, se pose à Vallerest, dans le cadre du Circuit de l’Est. C’est le premier avion approché par les Haut-Marnais. Deux jours plus tard, le lieutenant Féquant atterrit à Saint-Dizier.

3 février 1911 : Louis Lenfant, né à Saint-Dizier en 1876, décroche le brevet de l’Aéro-club de France n°386 sur Hanriot.
6 avril 1911 : Louis Lenfant, toujours sur Hanriot, enlève quatre passagers et 332 kg de charge utile depuis le terrain de Reims.
7 avril 1911 : Kimmerling s’envole de Breuvannes sur un monoplan Sommer et vole jusqu’à Mâcon, couvrant ainsi 240 km.
14 avril 1911 : le lieutenant du génie Henri-Charles Remy, né à Saint-Germain-en-Laye en 1881, titulaire du brevet de pilote n°143 (et du brevet de pilote militaire n°15 du 8 juillet 1911), pose son biplan Farman 11 au-dessus de Buxereuilles, près du bois Beauregard (il devait rallier Mourmelon à Besançon). C’est le premier avion vu par les Chaumontais. Il redécolle le lendemain (capitaine, il meurt en novembre 1914 à la suite de la chute de son avion à Issy-les-Moulineaux). L'événement a été rapporté par le journaliste Robert Collin.
22 août 1911 : Alfred Liger, né à Paris en 1885, obtient le brevet n°573. Il résidera à Langres dans les années 20.
7 septembre 1911 : le capitaine de Goys de Mézerac, volant avec son monoplan Blériot de Troyes pour Vesoul, atterrit à Langres, à l’est de la route de Dijon.
8 septembre 1911 : l’officier René Marlin, né à Chaumont en 1887, obtient le brevet n°625 sur monoplan Blériot. Capitaine, chef de l’escadrille MF 7, il mourra dans la chute de son avion dans la Meuse en 1915.

18 janvier 1912 : Paul Lenfant, né à Saint-Dizier en 1886, obtient le brevet de pilote n°731. Il sera sergent pilote de Caudron durant la guerre. Mort dans les Pyrénées-orientales en 1963.
7 avril 1912 : le pilote Emile Védrines se pose à Saint-Dizier.

24 août 1913 : inauguration de la station d’atterrissage de Saint-Dizier, en présence notamment du commandant Lindecker, commandant en second le 2e groupe aéronautique à Reims, et du pilote péruvien Jean Bielovucic (brevet n°87). Une carte postale éditée à cette occasion précise que Bielovucic « fit au collège (de Saint-Dizier) une partie de ses études ». Une relation détaillée et richement illustrée de cette journée est à lire dans la brochure « Si Robinson m’était conté… Les débuts de l’aviation à Saint-Dizier, 1910-1914 », numéro spécial du magazine Echos 113 paru en 1992, écrit par Jean-Marie Chirol, membre du Comité historique Saint-Dizier aviation et président du club Mémoires 52.
Le même jour, inauguration de la station de Langres.
Octobre 1913 : inauguration de la station d’atterrissage de Chaumont (site de La Vendue), en présence du commandant Lindecker.
4 octobre 1913 : le caporal Jean-Pierre Laverlochère, sur monoplan Deperdussin, trouve la mort dans la chute de son avion sur le territoire de Perthes. Il avait quitté Reims pour Langres. C’est un des premiers soldats à mourir pour la cause de l’aviation militaire.
20 octobre 1913 : gênés par le brouillard, le lieutenant Garnier et le sapeur Genrot, volant de Buc à Epinal, se tuent à Prez-sous-Lafauche.
7 novembre 1913 : l’adjudant Gaston Guidon, né à Osne-le-Val en 1883, obtient le brevet n°1 497. Il mourra dans la chute de son avion en 1916.
19 décembre 1913 : Adrien Fétu, né à Eurville, obtient le brevet n°1 562. Pilote en Orient durant la Der des der, il trouvera la mort en 1922 dans le Puy-de-Dôme dans la chute d’un planeur. Le même jour, André Simon, de Châteauvillain, décroche le brevet n°1 536 (comme Fétu et Thomassin, il appartiendra à l'escadrille N 26 et mourra en service commandé en 1916).

6 février 1914 : le lieutenant Robert Massenet Royer de Marancour, né à Chaumont en 1880, obtient le brevet n°1 585. Ce futur général sera l’un des as de l’aviation française avec huit victoires homologuées durant le premier conflit mondial.

vendredi 6 août 2010

Deux frères bragards parmi les 750 premiers pilotes

Fils d'un mécanicien bragard, Louis-Edouard et Paul Lenfant ont été brevetés pilotes en 1911 et 1912.
Le premier a eu les honneurs de la fameuse revue "L'Aérophile" pour avoir emmené quatre
passagers, en avril 1911 (notre photo, parue dans la publication La Vie au grand air).
Le second a été pilote sur Caudron durant la Première Guerre mondiale.
Plus de précisions dans notre article sur les aviateurs haut-marnais de la Der des der.

lundi 2 août 2010

Deux illustres sprinters haut-marnais

Les exploits des athlètes français aux Championnats d’Europe de Barcelone qui viennent de s’achever nous rendent légitimement fiers. Le sentiment collectif de honte que nous ont procuré, en début d’été, les Bleus, lors de la Coupe du monde de football, fait désormais place aujourd’hui à celui de la fierté, grâce aux six victoires remportées par nos cyclistes sur le Tour de France, et donc aux 18 médailles (dont huit en or) décrochées en Espagne.

C’est l’occasion de rappeler que deux de nos compatriotes se sont précédement illustrés dans les courses de sprint dans les années 20.
. Né à Arc-en-Barrois en 1900, André Cerbonney était engagé dans la mythique course de 100 m lors des JO de 1928 à Amsterdam. L’athlète arcquois inspirera même à l’illustre poète Montherlant un poème intitulé « Traces d’André Cerbonney » ! Son nom a été donné à une place d’Ugine (Savoie) et à une installation sportive arcquoise.
. André Devaux, enfant de Chaumont, mort à Blumeray (dans le canton de Doulevant), a été médaillé de bronze aux JO de 1920 à Anvers au sein du relais 4 x 400 m (la France finissant derrière la Grande-Bretagne et l’Afrique du Sud).
Le club Mémoires 52 a, en son temps, rappelé le souvenir de ces deux illustres sportifs.

mercredi 28 juillet 2010

Une page d'histoire oubliée : l'internement des nomades dans le fort de Peigney



Le fort de Peigney, où ont été concentrés les nomades entre septembre 1942 et septembre 1943 (collection CM 52).


A l’heure où le gouvernement se penche sur la question des gens du voyage et des Roms, il n’est pas inutile de rafraîchir la mémoire de nos contemporains sur une page d’histoire méconnue de l’Occupation en Haute-Marne : l’internement de nomades dans le fort de Peigney, près de Langres.

Une page révélée au grand public, en 2002, par Le Journal de la Haute-Marne, s’appuyant sur les recherches effectuées par Jean-Marie Chirol dans les archives. Voici ce que le président fondateur du CM 52 écrivait dans un ouvrage toujours inédit, « 1942 en Haute-Marne » :

« Les « Fils du vent » ou « gens du voyage », comme on les nomme aujourd’hui, représentent depuis fort longtemps une minorité qui vit en marge de nos sociétés traditionnelles. Ce sont des itinérants, des nomades, qui échappent, parfois, aux obligations légales des pays traversés. De là, en temps de guerre, à vouloir les contrôler, les surveiller, de façon stricte, il n’y a qu’un pas. Et ce pas, au nom de la peur, est vite franchi. Il l’est déjà le 16 juillet 1912 par une loi réglementant sévèrement l’exercice des professions ambulantes et la circulation des nomades.

Son application durant la guerre de 1914-18 est très rigoureuse. Puis viennent d’autres textes :
. décret du 6 avril 1940 (au cours de la « Drôle de guerre »), signé par le président de la République, Albert Lebrun, sur la loi du 16 juillet 1912, mais qui est beaucoup plus draconien ;
. ordonnance allemande du 14 octobre 1940.
Le recensement des populations concernées s’effectue au cours de la période comprise entre le 11 avril et le 4 novembre 1940.
A la suite du recensement, les familles en cause sont assignées à résidence forcée dans différentes localités du département, selon un arrêté préfectoral du 31 janvier 1941.

La concentration de ces personnes a lieu ensuite dans un campement provisoire, dans le canton d’Auberive, sur le territoire de la commune de Germaines, du 7 novembre 1940 au 1er septembre 1941. L’emploi de la population masculine est facilité par la proximité de la forêt. A l’approche de la mauvaise saison, 61 nomades jusqu’alors regroupés à Germaines sont déplacés au nord-est de Langres, au fort de Peigney.
Ce fort, désaffecté, est alors situé en zone interdite. En effet, le canal de la Marne à la Saône constitue la limite entre zone interdite et zone occupée.

Le contrôle des concentrés est effectué par la gendarmerie.
En dépit de travaux réalisés à l’intérieur du fort (dont la construction s’achève en 1872) avant et pendant le départ des nomades, l’état des lieux est pitoyable. La décision, compte tenu de ce fait, est prise de les regrouper dans le département du Doubs, à Arc-et-Senans, le 11 décembre 1942, par le ministère de l’Intérieur de Vichy… La majorité des familles quitte le fort de Peigney entre fin décembre 1942 et janvier 1943… D’autres partent en avril et puis les derniers, en juillet… Le camp ferme à la mi-septembre 1943…

Nous ignorons si, parmi les « nomades » qui se trouvaient en Haute-Marne, des déportations vers des camps allemands ont été ou non opérés… »


Post scriptum : quelques mois après la publication de notre article mettant un terme à 60 ans de silence, la préfecture de la Haute-Marne organisait une cérémonie dans le fort de Peigney à la mémoire des nomades. Une manifestation du souvenir évidemment légitime. Dommage qu’à cette occasion, l’on ait « oublié » d’inviter celui qui a révélé cette page d’histoire : Jean-Marie Chirol, le président fondateur du club Mémoires 52…

mardi 27 juillet 2010

Retour à La Colotte


Dans de précédents messages, nous avons évoqué l'histoire du maquis de Troisfontaines, et notamment l'aide que lui ont apporté les membres de la famille Leclercq. Nous sommes récemment revenu sur ces lieux et avons pris cette photo.

On aperçoit, à gauche, le poteau indicateur situé à un carrefour de routes forestières mentionnant les directions de Troisfontaines, Sermaize, Mogénville... A droite, les vestiges d'un bâtiment du camp de munitions américain de Troisfontaines, implanté dans la forêt dans les années 50. La maison forestière était située à cet endroit.

Pour gagner le lieu-dit La Colotte, il convient de quitter Troisfontaines-l'Abbaye puis de tourner à gauche, après avoir pris la direction de Beurey-sur-Saulx, pour emprunter une route forestière en mauvais état. Plus sûrement, on peut aussi passer par le bourg de Sermaize-les-Bains : à partir de là, la chaussée est mieux adaptée aux véhicules.

vendredi 23 juillet 2010

Officiers supérieurs haut-marnais de la guerre 14-18

Grâce aux archives de l'auteur, du ministère de la Défense (base "Mémoire des hommes") et du ministère de la Culture (base "Léonore"), nous avons cherché à dresser une liste des officiers haut-marnais, de naissance ou d'adoption, de la Première Guerre mondiale. Voici le fruit - provisoire - de nos recherches.

Les colonels et lieutenant-colonels
Béligné Pierre-Albert (Langres 1856). Polytechnicien, il est lieutenant-colonel au parc d’artillerie de Versailles, en 1918.

Beurton Joseph-Jules-Louis (Wassy 1872 – Toulouse 1925). Chef de bataillon (1914), à 42 ans, à l’état-major du 17e corps, en 1917, il sera lieutenant-colonel, en 1920.

Bralet Joseph (Arc-en-Barrois 1863). Chef du bataillon du génie, en poste à Langres (1910), il est chef de service télégraphique aux armées (janvier 1915) à Sainte-Menehould, promu lieutenant-colonel en décembre 1915 puis colonel en septembre 1918.

Charpentier Eugène-Alphonse-Armand (Châtel-sur-Moselle, Meurthe 1859 – Aubigny-en-Artois 1915). Lieutenant-colonel au 224e RI, il meurt le 10 juin 1915 de suites de blessures. Figure sur le monument d’Aubepierre.

Collin Nicolas-Jules-Marcel (Colombey-les-Deux-Eglises 1860-Paris 1922). Colonel du 5e régiment d’artillerie, il est fait officier de la Légion d’honneur en mai 1915.

Favret Jules-Marie (Osne-le-Val 1860 – Paris 1929). Polytechnicien, lieutenant-colonel (1910), il commande le parc d’artillerie du 21e corps en 1914, notamment. Retraité en avril 1918, il passera colonel en décembre 1918 (commandera le 107e RAL). Officier de la Légion d’honneur.

Foissey Charles-Joseph (Chaumont 1861 - 1949). Polytechnicien, lieutenant-colonel (1913) du génie, il commande le génie du 15e corps. Colonel (avril 1916), il se retirera à Prez-sur-Marne.

Jobard Edouard, né à Ternat en 1856, lieutenant-colonel commandant le 60e RI territoriale, commandant le dépôt de prisonniers de guerre à Orléans, en 1915, mort à Dijon en 1932.

Wallut Maurice (Saint-Germain-en-Laye 1856 – Roye 1914). Colonel du 31e RA, il meurt le 27 septembre 1914. Son acte de décès est transcrit au Mans, mais son nom figure sur le monument d’Eclaron.

Les chefs de bataillon ou d’escadron
Biget Albert-Emile (Luzy-sur-Marne 1871 – Soissons 1915). Chef de bataillon au 44e RI, il est tué le 13 janvier 1915, à 43 ans.

Bodez André (Montier-en-Der 1866 – Turquie 1915). Saint-Cyrien, sous-lieutenant (1889), capitaine (1899), il a servi à Madagascar, en Crête, au Tonkin. Chef de bataillon au 58e RIC, il est tué le 7 mai 1915, dans la presqu’île de Gallipoli, à 49 ans.

Bulard Camille-Paul-Eugène (Cirey-sur-Blaise 1880 – en Hongrie 1919). Fils d’instituteur, Polytechnicien, capitaine (1911), officier du génie, il part pour l’Orient en janvier 1918. Chef de bataillon au 9e génie à 39 ans, il meurt de maladie le 8 avril 1919. Figure aussi sur le monument d’Harméville.

Cablan Pierre-Léon (Sommerécourt 1871). Il est promu chef de bataillon (février 1915) à 44 ans.

Camus Pierre-Alexis-Alfred (Louze 1853 - 1924). Chef d’escadron (1905), retraité (1908), il rejoint successivement le 8e RA (1914), le 60e RA (1915), le 16e RA (1917), le 259e RA (1917). Rayé des cadres en juillet 1918.

Caput Théodore-Gaston (Nogent 16 décembre 1873 - Nice 1961). Saint-Cyrien (sorti en 1896), capitaine (1909), il est chef de bataillon (1915) au I/109e RI, à 42 ans. Proposé chef d’état-major du général Vouillemin comme lieutenant-colonel à titre temporaire.

Darc Louis-Clément (Ville-sous-Laferté, Aube 1867 – Boureuilles 1915). Chef de bataillon au 46e RI, il est tué, à 48 ans, le 8 janvier 1915 dans la Meuse. Figure sur le monument de Laferté-sur-Aube.

Demongeot Marie-Joseph-Marcel (Langres 1869 – 1917). Chef de bataillon (1913) au 76e RI, à 44 ans, il meurt le 6 mai 1917. Il est soit tombé au combat (une stèle à la ferme Mennejean à Nanteuil-la-Fosse perpétue sa mémoire, mais le site Mémoire des hommes ne le recense), soit mort à Saint-Jean-de-Luz. A écrit un livre, « Citoyen et soldat ».

Dessofy de Czernek-et-Tarko Marie-Alexandre-Stanislas (Perrogney 1873 – Paris 1928). Chef de bataillon, il est chef du 114e BCA (1916). Sera colonel du 124e RI.

Foucot Antoine-Ernest (Bourmont 1850). Chef d’escadron d’artillerie (1906), il est affecté en 1914 au 37e RA, dont il sera major. Officier de la Légion d’honneur (1917), il vit à Héricourt (Haute-Saône) en 1922.

Gerboin Jean-Baptiste-Marie-Paul (Langres 1874). Blessé à Raon-l’Etape en 1914 comme capitaine au 20e BCP, il est promu chef de bataillon (avril 1918) au bureau de recrutement de Vesoul, à 44 ans.

Gigot Amédée-Camille (Coiffy-le-Bas 1866). Il est promu chef de bataillon à titre temporaire (mai 1914) au 285e RI, à 48 ans.

Gremillet Jules (Bourmont 1876). Chef de bataillon (décembre 1916) à 40 ans, il sert dans l’état-major de l’armée italienne. Note : un chef de bataillon Gremillet commande le 58e BCP.

Grouchy (de) Emmanuel-Edmond-Marie (Calvados 1882 – Saint-Michel 1950). Saint-Cyrien, sous-lieutenant (1909), capitaine (1915) au 28e BCP, il commande un bataillon du 129e RI (juin 1918). Chef de bataillon (août 1918) à 36 ans, il a été blessé le 3 novembre 1914. Sera colonel du 239e RI en 1939 et chef des FFI de Haute-Marne en 1944.

Guillaumet Jules-Eugène (Brachay 1860 – Maissin, Belgique 1914). Chef de bataillon au I/137e RI, il est tué le 22 août 1914, à 54 ans.

Habert Pierre-Hyppolite-Victor (Beaucharmoy 1867). Polytechnicien, chef de bataillon (1912) à 45 ans, il commande le génie de la 36e DI (août 1915). Blessé à Craonne, il est chef du parc du génie de la VIIe armée en 1918.

Hadet Jean-Baptiste-Ulysse (Thonnance-lès-Joinville 1862). Capitaine, il sert au 335e RI en août 1914, passe au 333e RI, avant d’être promu chef de bataillon à titre temporaire au 23e RI (octobre 1915) à 53 ans. Passé au 111e RIT en 1917, il est retraité en octobre 1918. Officier de la Légion d’honneur.

Harlee Jules-Ernest (Paris 1853 – Epinal 1914). Chef d’escadron au 8e d’artillerie au pied, il meurt le 19 décembre 1914 de maladie à Epinal. Son nom figure sur le monument de Bourbonne-les-Bains.

Jacquin Paul, né à Wassy en 1861, chef d'escadron d'artillerie retraité avant guerre, chef de groupe au 3e RAC, en 1917, mort le 1er septembre 1918 à Lorient.

Koch Louis, né à Langres en 1870, Saint-Cyrien, vient du régiment de sapeurs-pompiers, chef de bataillon (28 septembre 1914) au Régiment de marche de la Légion étrangère, passé au 9e régiment de marche de zouaves (juillet 1915), au 2e régiment de marche de zouaves, au 1er zouaves. Blessé le 6 octobre 1915 à Massiges, rayé des contrôles en juillet 1917.

L'Escale (de) Maurice, né à Langres en 1875, chef d'escadron (28 juin 1918) au 9e régiment de chasseurs, passé au 13e régiment le 6 novembre 1918. Sera colonel.

Le Bachellé Joseph-Etienne (Dommartin-le-Franc 1859 – Annequin 1914). Issu d’une famille de maîtres de forges, chef d’escadron au 10e dragons, il est tué le 13 octobre 1914, à 55 ans.

Lindecker Charles-Henri (Chaumont 1867 – Epinal 1914). Fils de boulanger, polytechnicien, il est officier du génie à Versailles, s’intéressant de très près à l’aérostation. Capitaine de 2e classe, il commande d’ailleurs la section d’aérostiers prenant part à la Campagne de Chine de 1900. Selon la revue « L’aérophile », le capitaine Lindecker, « seul au monde, a vu Pékin en ballon » à cette occasion. Chef de bataillon, il commande en second le 2e groupe aéronautique à Reims, et doit présider, en 1913, l’inauguration de la station d’atterrissage de Chaumont, située au lieu-dit La Vendue. Affecté au 1er groupe d’aérostation, chef du port d’attache d’Epinal, il est mortellement blessé, dans son automobile, par une sentinelle à l'entrée de cette ville et meurt le 16 novembre 1914 à l’hôpital Saint-Maurice d’Epinal. Membre de la Légion d’honneur, une rue de Chaumont porte son nom.

Mathieu Paul-Charles (Ormancey 1868 – Quincy 1917). Chef de bataillon au 21e RIC, il est tué le 16 avril 1917, à 49 ans.

Maugras Louis-Ernest-Henri (Bricon 1876 – Mort-Homme 1916). Chef de bataillon au 162e RI, il est porté disparu le 20 mai 1916, à 40 ans.

Perdreauville (de David de) Charles-Henri-Edouard (Echenay 1861 – Troyes 1914). Chef de bataillon au 138e RI (chef du II/138e), il meurt des suites de ses blessures (le 2 septembre vers Sommepy) à l’hôpital de Troyes, le 9 septembre 1914, à 53 ans.

Petitot Louis (Ormancey 1868 – Ripont 1915). Chef de bataillon au 9e zouaves, il est tué le 27 septembre 1915 à Ripont (Marne), à 47 ans. Son acte est transcrit à Marac, et son nom figure sur le monument de Chameroy.

Serdet Arthur-Joseph-René (Claudon, Vosges 1875 – 1970). Originaire de Saint-Dizier, Saint-Cyrien (promotion « Première des grandes manœuvres »), il est chef de bataillon du 13e BCA, en 1916 (il a alors 41 ans). Sera général de division.

Torlotting Adolphe-Gilbert-Henri (en Moselle 1865 – Dugny 1916). Chef de bataillon au 3e zouaves, il meurt le 16 juillet 1916 à Dugny (Meuse), à 51 ans. Figure sur le monument de Doulevant-le-Château.

Varroquier Charles-Louis (Bettancourt-la-Ferrée 1872 – Villers-Châtel, Pas-de-Calais 1915). Chef d’escadron, membre de l’état-major du 33e corps, mort des suites de blessures de guerre le 19 mai. Jugement transcrit à Provins.

Virsay (Louis-Henri-Prosper Palustre de), né à Wassy en 1865, mort en 1924. Saint-Cyrien, capitaine retraité en 1911, il sera chef de bataillon au 50e RI. Officier de la Légion d'honneur, il décède en 1924.

jeudi 22 juillet 2010

Premières victimes haut-marnaises de la Première Guerre mondiale

Chacun sait que le premier mort officiel de la guerre de 14-18 est le caporal André Peugeot, du 44e RI, tué lors d'une escarmouche le 2 août 1914, à Joncherey, dans le Territoire-de-Belfort. Nous avons cherché, de notre côté, à connaître le nom du premier mort haut-marnais du conflit, en compulsant patiemment les bases Internet « Mémorial genweb » et « Mémoire des hommes », celle-ci mise en ligne par le ministère de la Défense.

A notre connaissance, cette triste qualité revient au soldat Germain Dangois, du 51e régiment d’infanterie territoriale. Né à Serqueux en 1871, il a trouvé la mort dans son département natal, à Plesnoy, le 5 août 1914, victime du « tamponnement » (sic) d’un train.

Quant aux morts au front, nous en avons identifié trois, tombés le 9 août 1914 en Alsace : les soldats Georges-Albert Brousset, né en 1883 à Cerisières, du 149e RI (d’Epinal), mort au Renclos des Vaches, et Lucien Cherot, né à Voillecomte en 1893, du 149e également, tué à Wissembach ; le soldat René Meilley, né à Villiers-le-Sec en 1890, du 152e (de Gerardmer), tombé à Luspach.

Concernant le premier officier haut-marnais mort pour la France, il devrait s’agir du sous-lieutenant Abel-Alfred Morat, né à Dommartin-le-Saint-Père en 1891, servant au 109e RI de Chaumont : il tombe lors du meurtrier combat de La Plaine, dans les Vosges. Son compatriote Paul-Jean-Nicolas Robert, né à Rouvroy-sur-Marne en 1887, également sous-lieutenant au 109e, meurt trois jours plus tard à l’hôpital de Saint-Dié, des suites de blessures de guerre. Au total, plus de 210 officiers nés ou domiciliés en Haute-Marne trouveront la mort lors du premier conflit mondial.

mercredi 7 juillet 2010

Des pilotes haut-marnais de la Der des der




Le lieutenant Brétillon, crédité de sept victoires homologuées.

En complément de notre dernier article sur les origines haut-marnaises du commandant de Tricornot de Rose, père de l’aviation de chasse, voici quelques évocations de pilotes de la Der des Der originaires du département.

Né à Eurville en 1895, Roger Brétillon, maréchal des logis d’artillerie, breveté pilote, sert successivement dans les escadrilles N 79 (1917) et SPA 49. Il est crédité de sept victoires homologuées entre le 18 mars 1917 et le 21 octobre 1918, dont six la dernière année de guerre, qu’il termine comme lieutenant. Il a été notamment été blessé en combat aérien le 10 décembre 1917. Membre de la Légion d’honneur, capitaine (1937), il se retire à Latrecey où il décède. Ses parents résidaient ensuite à Roches-sur-Rognon.

Edmond-Joseph Goldschmit voit le jour le 1er février 1888 à Vecqueville. Son père, Joseph, est alors cultivateur à la ferme de Sossa. Sa mère porte un nom prédestiné pour un futur pilote : Isabelle Sommer. Au début de la guerre de 1914, il est sous-lieutenant dans le 5e escadron du 5e hussards. Il est lieutenant pilote à l’école d’aviation de Pau (Pyrénées-Atlantique) lorsqu’il trouve la mort le 27 juin 1917, dans une chute d’avion sur le territoire de cette ville. Son nom figure sur le monument aux morts de Joinville.

Gaston-Emile Guidon est né le 11 juin 1893 à Osne-le-Val. Engagé en 1902 à Nancy, servant au 3e tirailleurs algériens à Bône, adjudant (1912), il est breveté pilote en 1913 (brevet n° 1 497). Passé au 1er groupe aéronautique à Versailles la même année, à l’escadrille BL 18 (en avril 1914), blessé aux jambes le 25 août 1914, chevalier de la Légion d’honneur deux jours après, on le retrouve à l’escadrille BL 9, puis il est promu adjudant-chef en mars 1915. Pilote convoyeur, il meurt le 15 décembre 1916 à Dugny des suites de blessure, après la chute de son appareil. Ses parents résidaient à Longeville-sur-la-Laines.

Robert Massenet-Royer de Marancour voit le jour le 14 janvier 1880 à Chaumont. Fils de général et neveu du musicien, il entre en service en 1898. Breveté pilote civil en février 1914, servant au 9e dragons, il sera pilote sur Nieuport, servant successivement à l’escadrille N 69 (novembre 1915), qu'il commande comme capitaine, puis au GC 14. Crédité de huit victoires aériennes (la dernière le 1er novembre 1918, comme chef de bataillon, à 38 ans), lui-même sera général (il meurt en 1969). C’est, avec Brétillon, l’un des deux as français de la Première Guerre mondiale nés en Haute-Marne.

Jules Petre est né à Saint-Dizier en 1886. Venu de l’artillerie, il passe dans l’aviation en mai 1915, est breveté pilote le 29 septembre 1915. Maréchal des logis (1916), passé à la N 76 (12 août 1917), pilote au 2e groupe d’aviation, il est tué à l’ennemi le 23 septembre 1917 près de Berry-au-Bac (Aisne).

Eugène Gillet naît à Chantraines en 1886. Mécanicien dans le civil, sergent (1915), il vient du 79e RI lorsqu’il rejoint l’aviation en janvier 1916. Pilote (mars 1916), il est aux commandes de Caudron à l’escadrille C 11 (juillet 1916) puis à la C 122 (octobre 1916). Son épouse est domiciliée à Sailly. Adjudant au 2e groupe d’aviation, il est porté disparu le 3 juillet 1918 à Blérancourt (Aisne).

René-Vivant Marlin
est né à Chaumont en 1887. Capitaine d’infanterie, il est pilote à l’escadrille MF 7 du 2e groupe d’aviation (février 1915). Selon le texte de sa citation, il est « parti en reconnaissance le 1er avril (1915) malgré un temps très défavorable, (et) a été victime d’un accident mortel ». Il meurt au bois de Selouze, dans la Meuse.

Jean Lanez est né en 1897 à Bellevue (Seine-et-Oise). Etudiant, il sert d’abord dans les chasseurs à pied puis, sous-lieutenant à titre temporaire (1915) puis lieutenant (juillet 1917), est breveté pilote le 12 septembre 1917. Il sert dans la N 87 en avril 1918. Après guerre, il ira travailler à Saint-Dizier où il se mariera. Résistant dans l’Aube, il sera déporté en avril 1944 à Buchenwald et décédera à Flossenburg.

Léon-Félix-Nicolas Laurent naît à Chalindrey en 1897. Ses parents résideront à Langres. Mécanicien, mobilisé en 1914, il sert dans le train des équipages lorsqu’il rejoint l’aviation en février 1916. Brigadier, pilote de Nieuport, il est affecté à l’escadrille C 61 en janvier 1917. Maréchal des logis au 2e groupe d’aviation, il meurt le 17 août 1917 à Avocourt (Meuse) dans la chute de son avion.

L’adjudant mitrailleur Robert-Joseph Laguesse naît à Joinville en 1890. Affecté au 3e groupe d’aviation (escadrille 66), il est tué au cours d’un combat aérien le 16 novembre 1916 dans la région de Péronne (Somme), avec le sergent Girard.

Homonyme d’un fameux pilote de chasse, Marie-Paul-Ferdinand-Robert Deullin est Bragard. Né en 1893, il est maréchal des logis au 60e régiment d’artillerie lorsqu’il rejoint l’observation aérienne, en novembre 1915. Affecté à l’escadrille MF 36 en mai 1916, promu sous-lieutenant en septembre 1917, il contribue à une victoire sur un appareil ennemi. Deullin sera breveté pilote en janvier 1919.

Comme l’as Brétillon, Adrien-Constant Fétu est natif d’Eurville. Mobilisé à 20 ans, en septembre 1914, au 1er groupe d’aviation, il est breveté pilote sur Nieuport en mars 1915. Caporal dans l’escadrille MS 49, puis sergent, passé dans l’escadrille N 26, il est promu adjudant au titre de l’armée serbe. Médaillé militaire en février 1916, il est, après la guerre, garagiste à Versailles. Mais sa passion de l’aéronautique ne l’abandonne pas. Il meurt prématurément, en 1922, des suites d’une chute d’un planeur dans le Puy-de-Dôme. Le Haut-Marnais Fétu est d’ailleurs considéré comme la première victime du vol à voile français. Il sera fait chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume en 1923.

S’il naît à Lyon en 1892, Alfred-François Lemut est le fils d’habitants du château de Bienville. Breveté pilote, il rejoint l’escadrille MF 385 qui sert en Orient. Selon la revue « L’Aérophile », il est « tué glorieusement en combat aérien, en entraînant son adversaire dans sa chute ». Cette mort aux commandes d’un Nieuport survient le 18 février 1917, en Serbie.

Georges Andriot naît à Consigny en 1895. Collégien à Wassy, agent voyer à Chaumont, membre du Club sportif chaumontais, il s’engage au 6e dragons en 1914. Détaché au 1er groupe d’aviation (juillet 1917), il est breveté pilote en octobre (numéro 7 163). Meurt accidentellement le 14 décembre 1917 à Cazaux dans la chute de son avion.

Maurice Masson-Regnault naît à Chalindrey en 1897. Collégien à Langres, passé par le Prytanée militaire de La Flèche puis par Saint-Cyr, il s’engage en 1915, est promu aspirant en 1916, et passe dans l’aviation en septembre 1917. Grièvement blessé en combat aérien le 9 août 1918, il commande après la guerre l’escadrille Br 221. Colonel de réserve, il fonde plusieurs compagnies : Air-Algérie, Air-Maroc, Gyra-Afrique et Gyrafrance. Son gendre sera général d’aviation. Mort en 1975.

Né le 15 avril 1886 à Saint-Dizier, fils de mécanicien (habitant rue des Montants), Paul Lenfant est appelé au service militaire en 1907, au 10e génie. Mécanicien dans le civil, domicilié à Paris, il obtient le brevet de pilote n°731 le 18 janvier 1912. Sergent pilote de Caudron, il rejoint l’escadrille C 17 en septembre 1915, en provenance de Pau. Après le conflit, membre des Vieilles tiges, il est situé, en 1924, comme directeur du Service des courses des autos Benjamin. Marié à Paris en 1930, il meurt à Arles-sur-Tech (Pyrénées-Orientales) en 1963, à l’âge de 77 ans.
Paul Lenfant était le frère d’un autre pionnier de l’aviation : Louis-Edouard, né le 30 avril 1876 à Saint-Dizier. Celui-ci a décroché le brevet de l’Aéro-club de France n° 386, le 3 février 1911, sur appareil Hanriot. La fameuse revue L’Aérophile – puis la presse anglo-saxonne - signalera que le 6 avril de la même année, Lenfant, toujours sur monoplane Hanriot, a enlevé trois passagers, soit un total de 332 kg de charge utile. L’année suivante, le Bragard a été sollicité par l’industriel auvergnat Michelin pour lancer sa brochure « Notre avenir est dans les airs ». Membre des Vieilles tiges, domicilié dans les années 20 à Viroflay, Louis-Edouard Lenfant, qui s’était marié en 1900 à Paris, est décédé à Dinard, en Ile-et-Vilaine, en 1948.

Né en 1895 à Rémont (Aisne), le lieutenant Eugène-Alfred Barbier, militaire avant la mobilisation, devient pilote sur Caudron le 18 avril 1815. Il sert successivement dans les escadrilles C 13 (avril 1915), C 28 (avril 1916) et C 46 (juillet 1916). Lieutenant, il trouve la mort accidentellement le 2 juillet 1917, à Lagny-le-Sec (Oise). Son épouse vivait alors à Hallignicourt. Il était titulaire de la médaille militaire (août 1915), de la Croix de guerre, et il était chevalier de la Légion d’honneur (janvier 1917).

Aimé-Lucien et Robert-Edmond Thomassin sont deux frères : ils sont nés à Droyes, le premier le 16 février 1889, le second le 19 octobre 1894. Négociant, Aimé-Lucien, sergent depuis juin 1915, devient élève pilote le 19 août 1916, pour être breveté le 7 janvier 1917. Adjudant (mars 1918), il sert dans les escadrilles C 226 (mars 1917) et BR 216 (juin 1918). Mobilisé en septembre 1914, Robert-Edmond, caporal en novembre 1916, apprend à piloter à compter du 22 mars 1916 et devient pilote sur Nieuport le 22 septembre 1916. Ses affectations : les escadrilles N 312, N 26 et N 97 (juillet 1917).

Si Pierre Scordel est né à Paris en 1897, sa mère vit, pendant la guerre, à Chaumont. Etudiant, il s’engage en 1915. Elève pilote le 15 septembre 1916, breveté le 6 décembre, il rejoint l’escadrille 262 en avril 1918. Il s’agit peut-être du futur président de l’Aéro-club de la Haute-Marne, dans les années 30.

Troyen de naissance (le 27 octobre 1895), André-Paul-Ernest Simon, orphelin, vit à Châteauvillain, lieu de résidence de sa grand-mère. Le 19 décembre 1913, il décroche le brevet de pilote de l’Aéro-club de France n°1 536, le même jour que son compatriote Adrien Fétu (d’Eurville). Mobilisé le 4 août 1914 au 2e groupe d’aviation, André Simon est promu caporal en mars 1915, et sert dans l’escadrille N 26, à laquelle ont appartenu ou appartiendront plusieurs pilotes ayant un lien avec la Haute-Marne : le sous-lieutenant Jean Bielovucic, ancien élève au collège de Saint-Dizier, l’adjudant Fétu, le brigadier Thomassin, de Droyes… Passé sergent dans le courant de l’année 1915, le Castelvillanois est promu adjudant le 11 mars 1916. Puis il est affecté comme pilote convoyeur à la Réserve générale d’aviation (RGA), le 4 septembre 1916. Une affectation très brève : le 16 septembre, il meurt en service commandé dans la chute de son avion en Seine-et-Oise.

Neveu du général de Maud’huy, cousin d’un autre aviateur, Jean-Guillaume-Henri de Maud’huy, né à Biarritz en 1895, est le fils d’un officier supérieur propriétaire du domaine de Bracancourt, à Blaise (village dépendant aujourd’hui de la commune de Colombey-les-Deux-Eglises). Maréchal des logis pilote au sein de l’escadrille BR 508, il trouve la mort le 4 juillet 1918 lors d’une mission en Macédoine. Son nom figure à la fois sur le monument aux morts de Blaise et sur celui de Beaucharmoy, lieu d’origine des Maud’huy (comme son cousin Simon, lieutenant à la MF 69).





Sources principales : « Dossier 52 » n°34 (2003) ; base Léonore ; base Mémoire des hommes ; registre de l'état civil de Saint-Dizier.

mardi 6 juillet 2010

Le père de l'aviation de chasse, fils de Haut-Marnais



Photo issue du site de l'Association des anciens élèves de l'école de l'air (Tricornot de Rose est le parrain posthume de la promotion 1965 de cette école).

Considéré comme le père de l’aviation de chasse française, le commandant de Tricornot de Rose est issu d’une famille haut-marnaise. Son père, Jean-Baptiste-Charles-Emmanuel, lieutenant-colonel retraité, repose à Dammartin-sur-Meuse. Son grand-père, né à Saulles, dans le canton de Fayl-Billot, décédé à Dammartin, était conseiller général de la Haute-Marne. L’un de ses cousins, le capitaine de chasseurs Henri de Tricornot, tombé durant la Der des Der à 39 ans, était né lui aussi à Saulles (le père de cet officier était également conseiller général haut-marnais) et s’était marié à Farincourt. Et l'aviateur était encore apparenté au général de Montarby (d’une famille de Dampierre), qui s’est notamment battu en 1870.

Jean-Baptiste-Marie-Charles (ou Carl, selon le baron de l’Horme) naît en 1876 à Paris. Fils d’officier, il embrasse à son tour la carrière militaire en intégrant l’école spéciale militaire de Saint-Cyr. Cavalier, capitaine en 1912, il est le créateur de l’escadrille 12, équipée de Morane-Saulnier. Promu chef d’escadrons, Charles de Rose, qui a commandé les escadrilles de la 5e armée puis s’est illustré à Verdun, trouve la mort le 11 mai 1916 à Villemontoire, dans l’Aisne, lors d’une tournée d’inspection – son avion s’est écrasé. Il s’était marié en 1906 à Fontainebleau, selon le baron de L’Horme. Il ne repose pas à Dammartin-sur-Meuse, comme son père et son grand-père, mais sur les lieux de son décès. Toutefois, son nom figure sur le monument au mort de ce village situé entre Montigny-le-Roi et Bourbonne-les-Bains.

Le commandant de Tricornot de Rose était le titulaire du brevet de pilote militaire n°1 (obtenu en février 1911). Une voie de la base aérienne 113 de Saint-Dizier porte son nom, depuis le 13 juin 1992, sur proposition de Jean-Marie Chirol, fondateur du club Mémoires 52, et du major Jean Le Maguet.

lundi 5 juillet 2010

Déportés de Haute-Marne (H-J)

HABERMARCHER Maurice (Thaon-les-Vosges, Vosges 10 janvier 1919). Boucher, résidant chez ses parents à Manois, il est arrêté le 4 juin 1944 au col de Banyuls et déporté le 2 juillet 1944 à Dachau (matricule 76 923), d’où il est rapatrié par avion le 2 juillet 1945.
HABRAN Léon (Mathons 13 mars 1883 – Dora 10 mars 1945). Propriétaire du café Au lion de Belfort à Reims, ayant recueilli des aviateurs alliés, il est arrêté en 1942 et déporté en mai 1943 de Paris à Hinzert (matricule 6 435), puis à Wieda, Brieg, Gross-Rosen et Dora.
HACQUIN Bernard (Longchamp-sur-Aujon, Aube 14 août 1905 – Auschwitz 15 octobre 1942). Marié et père de famille, domicilié à Joinville, ouvrier à Bussy, il est arrêté le 22 juin 1941. Emprisonné à Chaumont, interné à Compiègne (27 juin), il est déporté le 6 juillet 1942 à Auschwitz (matricule 45649).
HAGUENAUER Jacques (Strasbourg 4 septembre 1884 - Auschwitz). Chirurgien-dentiste, installé à Chaumont en 1937, père de quatre enfants (dont deux décédés en 1939 et 1943), il fait un remplacement à Fontenay-le-Comte (Vendée) lorsqu'il est arrêté en 1942. Interné à Compiègne puis à Drancy, il est déporté le 20 juillet 1942 à Auschwitz (convoi n°8).
HAGUENAUER Nicole (Bar-le-Duc, Meuse 4 novembre 1925 - Auschwitz). Ayant quitté Chaumont le 5 juillet 1942, elle est arrêtée le 6 à Chalon-sur-Saône, où elle est emprisonnée, puis transférée à Dijon, internée à Drancy à partir du 26 octobre 1942, et déportée le 13 février 1943 à Auschwitz.
HAGUENAUER Renée née Blum (Strasbourg 4 avril 1893 - Auschwitz 13 février 1944). Arrêtée à Chaumont le 27 janvier 1944, elle est déportée le 10 février 1944 (convoi 68) et gazée le 13.
HAGUENAUER Yvonne (Strasbourg 29 novembre 1919 - Auschwitz). Institutrice en Côte-d'Or en 1939, elle quitte Chaumont le 5 juillet 1942, mais est arrêtée le 6 à Chalon-sur-Saône. Emprisonnée à Chalon puis à Dijon, internée à Drancy à partir du 26 octobre 1942, elle est déportée le 13 février 1943 à Auschwitz.
HAICK Juliette née Bzourowski (Saint-Dizier 23 avril 1916). Déportée le 29 avril 1944 (convoi 72), elle est une des rares rescapées des camps d'extermination.
HANNAUX Hortense née Klamber (Surbourg, Moselle 23 juillet 1867 - Auschwitz 1944). Domiciliée à Montigny-le-Roi, elle est arrêtée le 27 janvier 1944, emprisonnée à Châlons et déportée à Auschwitz le 10 février par le convoi 68.
HANTZBERG Philippe (Corvol-L’Orgueuilleux, Nièvre 28 février 1900 – Auschwitz 1944). Marié et père de famille, ingénieur à Châteauvillain, ce capitaine de réserve retrouve sa commune en 1941 après être passé en Suisse en 1940. Responsable local de la Résistance, il est arrêté le 21 janvier 1944 à Châteauvillain, emprisonné à Chaumont, interné à Compiègne, et déporté le 27 avril 1944 à Auschwitz (matricule 185 724), où il décède (officiellement le 8 ou le 30 mai 1944).
HARMAND Maurice (Vaux-sur-Blaise 15 juillet 1892 - Langenstein 15 mars 1945). Mouleur, ancien membre de la musique municipale de Faverges (Savoie). Arrêté le 8 février 1944 dans cette commune lors d’une opération montée par l’intendance de police Lelong (il est accusé d’être un «ancien du PS, ancien de l’Action républicaine des Anciens combattants", emmené au centre de Cordeliers, dirigé sur Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn).
Il est déporté le 30 juillet 1944 de Toulouse à Buchenwald (matricule 69 401).
HEBRARD Raymond (Chaumont 13 août 1922 - Flossenburg 22 janvier 1945). Il est déporté le 28 juin 1944 de Bordeaux à destination de Dachau (7 juillet), où il a le matricule 78 257.
HENRIOT André (Bourbonne 6 octobre 1888). Marié, ébéniste, domicilié à Neuvelle-lès-Voisey, ce membre des FTP est arrêté le 4 avril 1944. Emprisonné à Chaumont, il est déporté de Belfort le 29 août à Neuengamme (matricule 44 138). Rentré le 15 juin 1945.
HENRIOT Henri (Maizières – sic – 1er décembre 1922 – Sachsenhausen 21 mai 1944). Arrivé le 29 avril 1943 à Natzweiler (matricule 3 482), il est transféré à Bergen-Belsen, puis à Sachsenhausen.
HERMANN Gaston (Epinal, Vosges 30 juin 1885 - Auschwitz 5 août 1943). Ancien combattant 14-18, établi en 1918 à Chaumont en ouvrant un magasin de chaussures, il est arrêté à ce magasin le 30 juillet 1942 pour "infraction à la réglementation relative au port de l'étoile jaune". Emprisonné au Val-Barizien, transféré le 21 septembre à Drancy, il est déporté à Auschwitz le 31 juillet 1943 (convoi 58).
HERMANN Germaine née Lieber (Lyon, Rhône 28 novembre 1896 - Auschwitz 13 février 1944). Arrêtée à son magasin de Chaumont le 30 juillet 1942, emprisonnée au Val-Barizien, elle est libérée pour raison de santé le 20 août 1942. Arrêtée à nouveau le 27 janvier 1944, emprisonnée à Châlons, internée à Drancy, elle est déportée le 10 février à Auschwitz (convoi 68).
HERMANN Janine (Chaumont 19 août 1924 - Auschwitz 1944). Fille des précédents, arrêtée le 27 janvier 1944, elle est emprisonnée à Châlons, internée à Drancy et déportée le 10 février à Auschwitz (convoi 68).
HERMANN Simone (Chaumont 29 avril 1927 - Auschwitz février 1944). Soeur de la précédente, arrêtée le 27 janvier 1944, elle est déportée le 10 février à Auschwitz (convoi 68).
HERZ Isaac (Lublin 12 novembre 1894 - Auschwitz février 1944). Domicilié à Bourbonne, il est arrêté le 3 mars 1942, interné à Drancy et déporté le 27 mars 1942 à Auschwitz (convoi 1).
HEYMANN Léon (Fraueuberg, Moselle 10 octobre 1877 - Auschwitz février 1944). Domicilié à Bourbonne, il est arrêté le 27 janvier 1944, emprisonné à Châlons, interné à Drancy et déporté le 10 février à Auschwitz par le convoi 68.
HEYMANN Félicie née Cerf (Bueberwisse, Moselle 1er janvier 1877 - Auschwitz février 1944). Domiciliée à Bourbonne, elle est arrêtée le 27 janvier 1944, emprisonnée à Châlons, internée à Drancy et déportée le 10 février à Auschwitz par le convoi 68.
HOURDILLIAT Georges (Saint-Dizier 7 décembre 1903). Il est déporté le 23 février 1942, à Karlsruhe., Reinbach., Siegberg, d'où il est libéré le 10 avril 1945.
HUET Gaston (Chaumont 13 novembre 1922). Employé de bureau, domicilié à Chaumont, membre du FN, il est arrêté le 4 septembre 1943 à Chaumont pour « distribution de tracts L’Est libre ». Emprisonné à Dijon, il est condamné le 5 février 1944 à un an de prison pour « activité communiste » par la section spéciale de la cour d’appel de Dijon. Emprisonné à Châlons, interné à Compiègne, il est déporté le 12 mai 1944 à Buchenwald (matricule 51 023) et libéré le 15 avril 1945 à Magdeburg..
HUTINET Pierre (Rachecourt-sur-Marne 11 juin 1890). Il est déporté le 17 mai 1943 à Fribourg, Bernau. Rentré.

ISAKOW Esther née Brandel-Fayner (Lodz 21 janvier 1904 - Auschwitz). Domiciliée à Tours (Indre-et-Loire), elle est déportée le 20 juillet 1942 (convoi 8).
ISAKOW Paulette (Chaumont 26 novembre 1925 – Auschwitz 25 juillet 1942). Elle est déportée le 20 juillet 1942 par le convoi 8.
IWANSKI Adam (Chabazek, 14 janvier 1909). Ouvrier d'usine, il est arrêté le 5 mars 1943 à Hortes, interné à Compiègne et déporté le 20 avril 1943 à Mauthausen, puis à Buchenwald, Lublin, à Auschwitz, de nouveau à Mauthausen. Il ne serait pas revenu.

JABLONSKI Lucien (Schalbach, Moselle 26 avril 1883 - Auschwitz février 1944). Commerçant à Hagondange, réfugié à Chalvraines, il est arrêté le 27 janvier 1944, emprisonné à Châlons, interné à Drancy et déporté le 10 février à Auschwitz par le convoi 68.
JABLONSKI Eugénie née Liebmann (Sarreguemines, Moselle 8 mars 1910 - Auschwitz février 1944). Belle-fille du précédent, elle est arrêtée le 27 janvier 1944 à Chalvraines, emprisonnée à Châlons, internée à Drancy et déportée le 10 février à Auschwitz par le convoi 68.
JABLONSKI André (Sarreguemines, Moselle 27 avril 1939 - Auschwitz février 1944). Fils d’Eugénie, il est arrêté le 27 janvier 1944 à Chalvraines, emprisonné à Châlons, interné à Drancy et déporté le 10 février 1944 à Auschwitz, à l'âge de 4 ans et demi.
JABLONSKI Georgette (Schalbach, Moselle 2 mars 1894 - Auschwitz). Soeur de Lucien Jablonski, elle est arrêtée le 10 octobre 1942, internée à Drancy, et déportée le 3 novembre 1942 à Auschwitz (convoi 40).
JACQUE Henri (11 juillet 1917 Nijon). Marié et père d'un enfant, mécanicien en machines à coudre, ce prisonnier de guerre rapatrié, résistant (chef de zone en remplacement de son chef arrêté), est arrêté à son domicile par la Gestapo le 18 mai 1944. Emprisonné à Nancy, interné à Compiègne, il est déporté le 18 août 1944 à Buchenwald (matricule 81 259), affecté au kommando de Bad Gandersheim, puis à Dachau. Rapatrié le 22 juin 1945.
JACQUEMIN François (Paris 21 mai 1923). Fils d’un industriel de Saucourt-sur-Rognon (futur président du Comité départemental de libération), étudiant à Paris, membre du réseau « Vengeance » sous le pseudo d’ « André Blécourt », il est arrêté par la Gestapo le 14 janvier 1944 près du métro Alma. Torturé, emprisonné à Fresnes puis interné à Compiègne (13 mars), il est déporté le 27 avril à Auschwitz (matricule 185 765), puis à Buchenwald (12 mai). Affecté au kommando Plömnitz (octobre), il est libéré le 14 avril 1945. A son retour, il pèse moins de 30 kgs.
JEANJEAN Louis (Corlée 16 juillet 1900 – baie de Lübeck 3 mai 1945). Domicilié à Langres, arrêté sur le territoire du 3e Reich, il est déporté à Neuengamme (matricule 58 403).
JEANMOUGIN André (Culmont 11 mai 1921). Interné à Compiègne, il est déporté le 27 janvier 1944 à Buchenwald (matricule 44 838), puis à Dora.
JEANSON René (Saint-Dizier 13 mai 1923). Arrivé le 29 janvier 1943 à Natzweiler (matricule 2 425), transféré à Dachau, il est libéré le 29 avril 1945.
JEUNESSE Louis (Bologne 4 mars 1902). Employé SNCF à Chaumont, il est arrêté à Chaumont le 11 février 1944. Emprisonné à Chaumont, interné à Compiègne, il est déporté le 27 avril 1944 à Auschwitz (matricule 185 783), transféré à Buchenwald puis à Flossenburg. Rentre à Chaumont en mai 1945.
JOLY Pierre (Saint-Firmin, Saône-et-Loire 23 février 1912). Marié et père de deux filles, domicilié à Villiers-sur-Marne, employé aux Forges de Froncles, il est arrêté le 6 janvier 1942 à Villiers-sur-Marne pour « distribution de tracts clandestins ». Interrogé à la brigade de gendarmerie de Vignory, condamné à trois ans de prison par la Cour d’appel de Dijon le 24 janvier 1942, emprisonné à Clairvaux, à Châlons, puis interné à Compiègne, il est déporté le 12 mai 1944 à Buchenwald (matricule 51 520), puis à Dora. Porté disparu.
JONVAL Alfred (Montmédy, Meuse 20 septembre 1894 - Orhrdauf). Domicilié à Chaumont, il est arrêté par les Allemands le 11 février 1944. Emprisonné à Chaumont, interné à Compiègne, il est déporté le 27 avril 1944 à Auschwitz (matricule 185 789), puis à Buchenwald.
JUPILLE Roger (Wassy 15 décembre 1922). Ouvrier agricole à Wassy, interné à Compiègne, il est déporté le 12 mai 1944 à Buchenwald (matricule 51 274) et libéré le 2 mai 1945.

vendredi 2 juillet 2010

La photo du capitaine Pradelle, de Coublanc



En complément de notre article sur deux martyrs sud-haut-marnais du réseau Alliance, voici le portrait du capitaine Pradelle,de Coublanc, également issu du "Mémorial du réseau Alliance" (consultable sur le site Internet "André Girard & SR Alliance").

Un ouvrage sur les spahis de Germisay




En complément de notre article sur le combat de Germisay, le colonel (ER) Thierry Moné nous a fait parvenir d’utiles précisions sur les hommes du 2e régiment de spahis marocains qui sont morts en juin 1940 sur le territoire haut-marnais.

Signalons que M. Moné s’apprête à faire paraître un ouvrage fort documenté sur la Campagne de France de la 3e brigade de spahis, étrillée lors du combat de La Horgne (Ardennes) le 15 mai 1940, et qui s’est donc battue ensuite à Germisay.

Parution : début octobre 2010. Cet ouvrage, riche de 208 pages, est le fruit de 18 mois de recherches aux Archives nationales, à Paris, et au Bureau des archives des victimes des conflits contemporains, à Caen. Il est publié par la maison d’édition La Gandoura & CRCL.